Par : Kamel Zaiem

La Tunisie est en train de parler féminin ces derniers temps. Avec la belle ascension de la tenniswoman Ons Jabeur et la nomination de Najla Bouden à la tête du gouvernement, les Tunisiennes, de plus en plus présentes dans quasiment tous les domaines, sont en train de jouer un rôle de plus en plus prépondérant dans la « reconstruction » de la Tunisie, minée, détruite et pillée par ceux qui ont gouverné durant la dernière décennie.

Aujourd’hui, la Tunisie fait parler d’elle grâce à la présence d’une gent féminine décidée à aller de l’avant et à montrer ce dont elle est capable.

Ons Jabeur, une source de fierté pour tous les Tunisiens

Ons dans la cour des grands

Les médias étrangers s’occupent beaucoup plus de l’ascension fulgurante de la percutante tenniswoman Ons Jabeur qui figure désormais, malgré sa défaite en finale du prestigieux tournoi de Chicago, dans le top 14 des meilleures joueuses au monde, ce qui est rare et exceptionnel pour des sportives issues de pays très peu présents dans la haute compétition d’un sport aussi exigeant que le tennis. Et c’est sur les plus importantes chaînes sportives que le monde a appris à voir à l’œuvre Ons et à apprécier ses performances.

De part le monde, lorsqu’on évoque la Tunisie, c’est essentiellement pour rappeler, suivant les règles de l’orchestration médiatique imposée par les pays influents, les bienfaits d’un printemps arabe imposé au pays et qui a fait des Tunisiens, hommes et femmes, de pauvres victimes qui assistent, sans pouvoir réagir, au naufrage d’un beau pays transformé en plate-forme de corruption, de soutien au terrorisme et d’extrémisme.

Aujourd’hui, que les Tunisiens ont fini par vomir ce printemps devenu un automne maussade et fatal, c’est une nouvelle image qui s’offre au monde et qui remet à l’avant-scène, la véritable image d’une Tunisie moderne, ouverte et tolérante.

La belle surprise Bouden

Et il n’y a pas que Ons Jabeur pour illustrer l’épopée de la femme tunisienne, propulsée sous les feux de la rampe par un Habib Bourguiba qui en a fait sa carte gagnante, convaincu était-il des larges capacités féminines inexploitées.

Cette fois-ci, c’est Kaïs Saïed, l’actuel président de la République qui nous a réservé une nouvelle et belle surprise. Avec la nomination de Najla Bouden au poste de cheffe du gouvernement, il vient de prendre le monde entier de court.

Il s’agit d’une première dans le monde arabe et la nomination d’une femme à cet important poste politique n’est même pas concevable pour certains pays européens qui se disent démocrates et modernes jusqu’aux os.

Et au moment où l’événement était fêté à Tunis et prisé ailleurs, certains médias étrangers s’y mêlent aujourd’hui pour minimiser l’événement, le réduire à un fait anodin et l’exploiter pour s’attaquer au Président tunisien, à ses choix et à l’adhésion des citoyens, de plus en plus fiers de voir une femme hériter d’un poste aussi important.

Najla Bouden cheffe du gouvernement: une nomination très significative

Mesquineries médiatiques

Et il suffit de jeter un coup d’œil sur ce qu’a publié la chaîne France 24, la jumelle d’Al Jazeera en France, pour voir de plus près ce qui se trame pour faire avorter cette nouvelle révolution tunisienne érigée pour débarrasser le pays de la gangrène islamiste, au grand dam des pays qui soutiennent sans réserve les mercenaires de l’islam politique.

France 24 évoque « une rouerie politique de la part de Saïed et d’un coup médiatique pour faire oublier ses principes d’homme conservateur ». La mauvaise foi de cette chaîne devient de plus en plus évidente lorsqu’elle se lance dans des analyses saugrenues de ce qui va suivre cette nomination :  « On peut penser que cette femme, qui arrive au moment où les pouvoirs sont rognés, n’aura pas la capacité d’aller beaucoup plus loin que de signer les décrets présidentiels”.

Eh oui, ces destructeurs de la belle Tunisie ne semblent pas jeter du lest malgré tout ce qui s’y passe aujourd’hui. Dimanche, ce même média a réservé un reportage ridicule et manipulateur en évitant de montrer les images de l’ampleur des manifestations pro-Saïed, se contentant de rappeler que deux des opposants au président tunisiens, Abdellatif Aloui et Ameur Ayed, ont été arrêtés par les la justice militaire. Sans commentaire…

Les manipulateurs hors-jeu

En parallèle, les habitués des sales besognes sur les réseaux sociaux sont allés jusqu’à mettre en cause la compétence de Najla Bouden. Ils avancent qu’elle ne sait même pas parler l’arabe. Eh oui, pour une femme qui a vécu son enfance à Kairouan et à Nabeul, qui a été élève au lycée des jeunes filles de Bizerte et qui était passée par l’ENIT, à Tunis, pour obtenir son diplôme d’ingénieur, parler de maîtrise de l’arabe ne mérite aucun commentaire !

Toutefois, ces manipulateurs grassement payés, ne peuvent plus entraver la nouvelle percée d’une classe politique et sociale hostile à la corruption, ni entamer la joie des Tunisiens finalement réconfortés de pouvoir se débarrasser de ces virus.

De même, ils ne peuvent pas nous empêcher de savourer fièrement ces nouvelles conquêtes féminines qui couvrent de bonheur toute une population heureuse de se retrouver libérée et de partager cet honneur offert par les femmes du pays.

K.Z.