Par : Kamel Zaiem

On s’y attendait et la réaction des Américains n’a point surpris. La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine, a tenu ce jeudi, une audition dédiée à l’examen de la situation de la démocratie en Tunisie et aux prochains pas de la politique étrangère US à cet égard face à Saïed et à ses .mesures exceptionnelles du 25 juillet dernier.

Pour les Américains, le Congress en premier lieu, Saïed soutient « un agenda anti-américain et anti-israélien depuis sa campagne électorale et il l’a confirmé après son élection, alors que sa politique n’est appréciée que par quelques Tunisiens » !

Nos amis les Américains…

Ce sont les Américains qui le disent et il faut bien les croire et faire de sorte à ignorer l’adhésion fulgurante des Tunisiens au coup constitutionnel du 25 juillet et fermer les yeux sur les énormes manifestations d’appui au président de la République à travers toutes les régions du pays.

Nos amis américains se soucient pour notre avenir et pensent jour et nuit à notre bonheur et à notre prospérité. Ils ne dorment pas la nuit à l’idée de voir la Tunisie courir le risque de laisser tomber tous les bienfaits de la démocratie qu’ils nous ont offerte depuis 2011 et qui a fait de notre pays un paradis où le citoyen baigne dans le confort et la richesse, où la sécurité est plus qu’assurée, où les extrémistes sont isolés, où le Parlement donne l’exemple en matière de maturité, de respect de l’autre et surtout de propreté avec des députés tous mobilisés pour combattre la corruption.

Les Américains ont mille raisons de constater que la politique de Saïed risque de nous faire un grand mal. Elle menace notre économie qui se porte à merveille depuis 2011. Elle menace le pouvoir d’achat du citoyen qui a atteint des records inespérés ayant contribué à fonder les bases d’un bien-être que les autres pays envient durant la dernière décennie.

Saïed a mis les choses au point avec l’ambassadeur US à Tunis

A chacun ses principes

Les Américains, inquiets pour notre stabilité et notre sécurité, tiennent à garder le même paysage politique d’avant 25 juillet 2021. Un paysage qui a permis à la Tunisie, soutenue par des forces étrangères (USA, Israël, Turquie, Qatar…) de goûter à l’honneur de s’installer en tête du classement des pays ayant envoyé des djihadistes en Syrie.

Les Américains tiennent à ceux qu’ils ont installés au sommet du pouvoir depuis 2011 pour doter la Tunisie d’un nouveau mode de vie qui le plonge fièrement dans l’extrémisme, la corruption, la perte d’identité tunisienne basée sur l’ouverture, la modernité, la tolérance et l’amour de la patrie.

Ce sont ces mêmes Américains, imbus des nobles principes de liberté et de démocratie, qui viennent, aujourd’hui, inciter les Tunisiens, d’une manière ou d’une autre, à se retourner contre celui qui a été élu président de la République au suffrage universel et dans le respect de la transparence et des lois en vigueur, avec une écrasante majorité qui ne laisse que très peu de doute quant à la communion entre le président et son peuple.

Les Tunisiens savent depuis belle lurette que les islamistes qui ont pris le pouvoir en 2011 sans contribuer au renversement de Ben Ali sont largement soutenus par l’administration américaine. Ils étaient des chargés de mission pour montrer au monde entier un modèle de démocratie inspiré du printemps arabe, cette trouvaille américaine qui a permis de détruire l’Irak, la Libye, le Yémen et qui a failli faire voler en éclats la Syrie.

Radhwan Masmoudi et les cadres d’Ennahdha toujours fidèles aux…Américains

L’exemple égyptien en mémoire

Aujourd’hui, alors que leurs pions nahdhaouis perdent du terrain et risquent de disparaître des radars, les Américains, en fidèles protecteurs des islamistes représentés à Washington par Radhwan Masmoudi, leur porte-parole et chargé de mission par le Congress, changent de stratégie et se lancent à l’assaut de Kaïs Saïed sous prétexte que la démocratie est en danger. Et c’est du déjà vu lorsqu’on se rappelle les premiers jours qui ont suivi un coup similaire en Egypte où Al Sissi a réussi à déloger les Frères musulmans. Les Américains et leurs alliés européens ont vite fait de condamner cette action, menaçant d’isoler l’Egypte et son pouvoir, avant de voir ces mêmes forces occidentales faire marche-arrière et redevenir « amis » avec celui qu’ils qualifiaient de nouveau dictateur, exactement comme ils font aujourd’hui avec Kaïs Saïed.

Il s’agit, avant tout, d’intérêts qui imposent des actions contraires aux principes de démocratie, de justice et de valeurs humaines universelles. La campagne américaine lancée ces derniers jours contre le président tunisien n’échappe pas à cette règle et ne doit pas nous effrayer outre mesure. Cela fait partie de leur stratégie qui demeure toujours dépendante de leurs intérêts qui changent et évoluent.

Pour eux comme pour tous leurs alliés, la vérité d’aujourd’hui n’est pas nécessairement celle de demain et cette offensive américaine n’ira sûrement pas très loin.

K.Z.