Les mesures exceptionnelles annoncées par le président de la République Kais Saied, et publiées, hier, dans un décret présidentiel, ont suscité des réactions contrastées de la part des partis politiques, entre soutien et opposition.

Dans une déclaration accordée à l’agence Tunis Afrique Presse, le secrétaire général du Mouvement du Peuple Zouhair Maghzaoui a mentionné que les mesures annoncées constituent “des réformes politiques importantes qui sont revendiquées par les différents acteurs politiques et même par certains opposants au président Saied”.

De sa part, la présidente du parti destourien libre PDL Abir Moussi a indiqué dans une vidéo live que « quiconque prétend soutenir le Président de la République doit le conseiller de ne pas négliger la base légale qui entache la légitimité de ses décisions »

Elle a ajouté que » certains professeurs de droit constituent une véritable menace de part leur interprétation malveillante des textes de loi en jouant sur les mots afin d’induire le citoyen en erreur et faire passer le projet escompté en profitant de la situation exceptionnelle ».

De son côté, le président d’Ennahdha Rached Ghannouchi a, dans une déclaration à l’agence de presse Reuters, dénoncé les mesures exceptionnelles annoncées par Saïed : « l’annonce signifiait une suspension de la constitution et que le parti Ennahdha, qui avait déjà considéré les mesures du 25-Juillet comme étant un coup d’État, ne l’accepterait pas ».

Le Parti des travailleurs a publié un communiqué, ce jeudi 23 septembre 2021, pour exprimer son rejet à la démarche de Saied, la considérant comme étant une démarche qui « instaure un pouvoir personnel absolu et despotique, contraire aux aspirations du peuple tunisien ».

Selon le communiqué, « ce qu’a fait Kais Saied est une continuation de l’opération du coup d’État qu’il a menée le 25 juillet, avec l’utilisation arbitraire de l’article 80 de la Constitution. »

De sa part, le parti « Qalb Tounes » a considéré les décisions de Saïed comme un « coup contre la légitimité, une suspension de la Constitution et l’instauration d’une nouvelle dictature ». Le parti a annoncé son refus de « perturber le processus démocratique et de saper ses piliers ».

Quant aux partis Courant démocrate (Attayar) Afek Tounes, Républicain et Ettakatol, ils ont indiqué que le décret présidentiel n°2021-117 est « en rupture avec la légalité et qu’il constitue un coup d’Etat contre la Constitution et conduit le pays vers l’inconnu. », dans un communiqué rendu public sur Facebook le 23 septembre 2021.

Les quatre partis dénoncent « l’exploitation des mesures exceptionnelles par le président de la République pour induire les Tunisiens et Tunisiennes en erreur et imposer ses choix politiques individuels. Et ce, au détriment des réelles priorités. A l’instar de la lutte contre la corruption et les défis sociaux, économiques, financiers et sanitaires. »