Dans son rapport définitif qu’il vient de rendre public, le comité de contrôle général des services publics confirme le conflit d’intérêts impliquant Elyes Fakhfakh, ancien chef du gouvernement.

Le rapport revient sur tous les éléments de l’affaire, soulevés par l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption, après avoir reçu deux dénonciations sur l’implication de Fakhfakh dans un conflit d’intérêt, en juin 2020.

Irrégularités dans l’attribution des marchés…

Devant la Commission des réformes administratives, de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption, relevant de l’ARP, les représentants du comité ont évoqué, ce lundi 18 janvier 2021, les conclusions auxquelles ils sont parvenues, sur les suspicions de conflit d’intérêts de Elyes Fakhfakh en rapport avec le marché conclu entre l’Agence Nationale de Gestion des Déchets, (ANGED), et la société Valis, dont l’ancien chef du gouvernement détenait des actions.

Ces derniers ont confirmé l’implication de Fakhfakh, à côté de nombreuses irrégularités dans la manière dont les marchés ont été attribués, ce qui conforte l’idée qu’ils avaient été conclus sur la base du favoritisme et du non-respect du cahier des charges, d’où leur non-conformité aux conditions légales.

Le dossier devant le Pole économique et financier

Yasser Toukabri, membre du comité de contrôle a révélé que l’Autorité générale de contrôle avait abouti à un certain nombre de propositions, notamment, celles consistant à assurer le suivi des irrégularités et autres manquements quant au mode d’octroi des marchés et le renvoi du dossier devant le pole économique et financier, tenant pour responsable de ces violations le ministère de l’Environnement, le Comité d’évaluation des offres ainsi que l’Agence nationale de gestion des déchets qui n’a pas su maîtriser ses besoins.

Le 11 janvier courant, Fakhfakh a été entendu par le juge d’instruction du Pole financier dans le cadre de cette même affaire. Le 9 octobre dernier, la même institution judiciaire a ouvert une enquête sur trois dossiers de suspicions de conflit d’intérêts le visant.

Une affaire qui n’a pas été sans conséquences pour l’ancien chef de gouvernement, contraint de présenter la démission de son cabinet au président Kais Said, en juillet dernier, cinq mois seulement après que son gouvernement a obtenu la confiance du Parlement, en raison notamment de pressions en rapport avec les accusations de corruption à son encontre.