L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a appelé, dans un communiqué rendu public, ce mardi 19 janvier 2021, le gouvernement à revoir sa stratégie en matière de lutte contre la pandémie du Covid-19 et à définir un calendrier de sortie de crise clair dans ce cadre.

«La révision de la stratégie de lutte contre l’épidémie du coronavirus et la mise en place d’un calendrier de sortie de crise clair s’imposent, aussi bien pour briser les chaînes de contamination et poursuivre les campagnes de prévention, que pour fournir les vaccins gratuits à tous les Tunisiens», a précisé l’organisation dans ce communiqué publié à l’occasion de la commémoration de son 75ème anniversaire (20 janvier 1946 -20 janvier 2021).

Dans ce même contexte, la centrale syndicale fait état d’une «grande confusion» dans la gestion de la deuxième vague de la pandémie et de ses répercussions sanitaires, sociales et économiques.  Elle a souligné la nécessité de mettre fin à cette confusion et de prendre des mesures sociales urgentes pour soutenir les différentes classes sociales impactées négativement par la pandémie.

Nouveau round de négociations sociales

L’UGTT a, d’autre part, estimé que la Tunisie «traverse une crise multidimensionnelle et une grande instabilité politique comme en atteste le récent remaniement ministériel opéré sous la pression des partis politiques attachés aux privilèges du pouvoir».

L’organisation ouvrière a, par ailleurs, déploré la baisse continue des revenus des individus et des familles et l’augmentation des taux de pauvreté et du chômage. «Les travailleurs ont majoritairement fait les frais du l’indifférence de l’Etat et de la cupidité de certains employeurs du secteur privé qui ont abandonné leurs responsabilités sociales envers les salariés, et aggravé, par là, les manifestations de précarité, de marginalisation et de vulnérabilité au travail», a-t-elle déploré.

Evaluant la baisse du pouvoir d’achat des citoyens à plus de 30%, comparativement à début 2020, l’UGTT a appelé le gouvernement à revoir radicalement la politique des prix et à contrôler l’inflation et la dépréciation continue du dinar face aux autres monnaies, tout en soulignant la nécessité de lancer un nouveau round de négociations sociales dans les secteurs public et privé.