L’activiste algérien Slimane Bouhafs, dont la disparition, a suscité beaucoup de controverses en Tunisie, a été placé sous mandat de dépôt à la prison de Kolea, mercredi 1er septembre par le tribunal de Sidi M’hamed, après plusieurs nuits en garde à vue depuis son arrestation à Tunis le 25 et sa remise aux autorités de son pays, a indiqué au site algérien interlignes l’avocat Kader Houali, membre du collectif de la défense.

Selon la même source, Slimane Bouhafs est poursuivi pour 6 chefs d’inculpation dont l’article 87 du code pénal algérien qui stipule qu’”est considéré comme acte terroriste ou sabotage, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institution”. Le prévenu passera son séjour carcéral à la prison de Koléa.

Citant des sources policières, Interlignes précise que Bouhafs a été interpellé pour ses « relations avec le président du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), Ferhat M’Henni », avec qui il aurait « une relation très solides, car ils s’appelaient très régulièrement pour échange d’informations sur l’évolution de la situation en Kabylie ».

Le site d’information rappelle que le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) a été classé “organisation terroriste” par le Haut Conseil de Sécurité algérien. Accusé d’être derrière les récents feux de forêts et l’assassinat du jeune Djamel Bensmail, qui a été brûlé vif, le président du MAK, Ferhat Mhenni est dans le viseur de la Justice algérienne.

Le même site rappelle que Slimane Bouhafs s’est réfugié en Tunisie depuis quelques semaines, après avoir purgé une peine de trois ans de prison pour des publications sur Facebook «portant atteinte à l’islam et au prophète Mohammed». Il a été accueilli par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) qui lui a accordé le statut de réfugié sous le numéro 255-15C0059, valable jusqu’en septembre 2022 ».

Une quarantaine d’ONG tunisiennes ont accusé les autorités tunisiennes d’avoir livré l’opposant aux autorités de son pays, en violation des conventions internationales.

Amnesty International demande une enquête « impartiale et approfondie sur la disparition forcée et l’expulsion de Slimane Bouhafs vers son pays ».

Mais jusque-là, aucun réaction officielle, ni de Tunis, ni d’Alger pour faire la lumière sur cette affaire.