L’ancien président de l’instance Nationale de Lutte contre la corruption Chawki Tabib vient de publier sur sa page Facebook, en date du mardi 5 octobre 2021, un communique rédigé par ses deux confrères avocats, l’ancien Bâtonnier et ministre Abderrazek Kilani et l’ancien député Abderraouf Ayadi, dans lequel ils déclarent s’être rendus le jour même au domicile de Chawki Tabib, accompagnés d’un huissier notaire en vue de vérifier si ce dernier, assigné à résidence, peut se rendre à son cabinet et au tribunal et exercer de la sorte son métier d’avocat. Mais ils ont ont essuyé un refus de la part des agents de la police chargés de surveiller Tabib après avoir consulté leurs supérieurs.

Il est à rappeler que Chawki Tabib est assigné à résidence depuis le 20 août dernier en vertu d’une décision administrative de Ridha Gharsellaoui, le chargé du Ministère de l’Intérieur. Cette décision a fait l’objet d’un recours pour annulation devant le Tribunal administratif et d’une demande de sursis à son exécution devant le premier président de cette juridiction a rejeté la demande de Tabib ainsi que celles de onze autres requérants assignés comme lui a résidence surveillés sous motifs que le Ministère de l’Intérieur n’a pas empêché les plaignants de vaquer à leurs occupations et qu’ils peuvent circuler librement. A rappeler également que le président Kaies Saied lui-même a confirmé récemment que les assignés à résidence peuvent circuler librement dans un périmètre de 60 kilomètres.

La décision du premier président du Tribunal administratif, a suscité une vive polémique dans les milieux des juristes et des défenseurs des droits de l’homme comme le président d’honneur de l’union des magistrats administratifs Ahmed Souab et l’actuelle présidente de la structure syndicale Rifka Mbarki, qui ont qualifié cette décision choquante et contraire à la jurisprudence du Tribunal administratif. Celui-ci a toujours considéré que les assignations à résidence sont anti-constitutionnelles et constituent une violation des droits élémentaires de libre circulation que le juge administratif se doit d’être en charge de sauvegarder.