Plus de 40 jours après la proclamation de l’état d’exception par le président de la République Kais Saied, le 25 Juillet dernier, et l’attente se fait de peu à plus en plus longue. La société civile, les analystes, les experts et même les politiciens s’interrogent à propos la nouvelle figure qui va diriger le gouvernement en Tunisie .

Dans une déclaration accordée à « JDD Tunisie » , le président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) Jamel Msalem a précisé qu’il n’était pas présent lors de la rencontre de Kais Saïed avec la délégation de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) qui était représentée par son vice-président et son secrétaire général à l’audience avec le chef de l’Etat en présence du bâtonnier Brahim Bouderbala. Mais selon ce qui lui a été rapporté, le président de la République a indiqué qu’il ferait une  » importante déclaration « , et la ligue a compris d’après le contexte de la discussion, comme a noté Msalem, que la déclaration concerne le choix du nouveau chef du gouvernement.

De sa part, le conseiller auprès de la présidence de la République Walid Hajjam a expliqué que « le président Kais Saied est le seul à choisir la date de l’annonce du nouveau chef du gouvernement. »

Rappelons que, le Président tunisien, Kaïs Saïed, a reçu, le 2 septembre 2021,le bâtonnier de l’Ordre national des avocats Brahim Bouderbala, le secrétaire général de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), Béchir Laâbidi et le vice-président de la Ligue, Bassam Trifi, au palais présidentiel de Carthage.

Quel profil du nouveau chef du gouvernement ?

Depuis l’annoncée le 25 juillet du limogeage du chef du gouvernement Hichem Mechichi, les citoyens s’interrogent à propos le profil du chef de gouvernement : sera-t-il un politicien ou un économiste ? Sera-t-il proche de Kais Saïed ou indépendant ?

Plusieurs noms sont évoqués pour ce poste dont l’ancien ministre de l’intérieur Taoufik Charfeddine, réputé proche du chef de l’Etat, l’actuel gouverneur de la Banque centrale de Tunisie(BCT) Marouane Abassi, l’ancien ministre des finances Nizar Yaiche, la directrice du cabinet présidentiel Nadia Akacha, les anciennes ministres de la Justice Thouraya Jeribi et Lobna jeribi, ministre auprès du chef du gouvernement chargée des Grands Projets, l’ancien ministre des finances Hakim ben Hammouda et le ministre actuel des affaires sociales Mohamed Trabelsi.

Toutefois, vu la situation catastrophique des finances publiques et de l’économie nationale et devant les échéances qui attendent le pays dont notamment les négociations avec le FMI, il serait plus judicieux de nommer un économiste chevronné à la tête du nouveau gouvernement, estiment les observateurs.

Dans ce contexte, le professeur d’économie à l’Université de Tunis, Ridha Choukandali, a souligné dans une précédente déclaration à « JDD Tunisie », que le prochain premier ministre doit être une figure économique. Car, a-t-il ajouté, les défis sanitaires que nous avons réussis, jusque-là, à surmonter grâce à la campagne de vaccination, nécessite la nomination d’un économiste à la tête du gouvernement pour faire face aux défis économiques, comme il l’a dit.

La position de l’UGTT

Dans une précédente déclaration aux médias, le 5 Août 2021, le secrétaire général de l’UGTT Noureddine Tabboubi avait appelé le président de la République à « annoncer une feuille de route claire et accélérer la nomination d’un chef de gouvernement et une équipe gouvernementale pour combler le vide. »

Dans un communiqué publié le 3 Août 2021, l’UGTT avait appelé, à  » accélérer la nomination du chef du gouvernement d’un gouvernement de salut qui aura des tâches spécifiques, urgentes et exceptionnelles et répondra aux intérêts sociaux, à savoir la création de l’emploi, la lutte contre la pauvreté et la marginalisation, la promotion des secteurs de la santé, de l’éducation… Tout retard à cet égard creusera le vide et rendra difficile la sortie de la crise sociale et économique. Le futur chef du gouvernement devrait être choisi parmi les personnalités ayant des compétences nécessaires dans le domaine économique. »

Notons que, Kais Saied avait affirmé, lors de l’annonce des mesures exceptionnelles, que les membres du gouvernement seront nommés par le Président de la République sur proposition du chef du gouvernement, lequel sera responsable devant luiet non devant le parlement comme stipulé dans l’article 89 de la Constitution de Janavier 2014.

On s’attend donc à ce que le chef de l’Etat Kais Saïed s’adrresse, sous peu, aux Tunisiens pour annoncer sa feuille de route, la prochaine étape et la composition du nouveau gouvernement.