Lorsque le sujet de l’éducation en Tunisie et plus précisément du système éducatif et des programmes scolaires sont évoqués, les points de vue divergent: entre ceux qui pensent qu’il faut une « réforme radicale » de tout le système et ceux qui voient que la Tunisie fait chaque jour un pas de plus vers l’amélioration de son système éducatif en ayant recours aux technologies les plus développés.

Des lauréats su bac n’ont pas été retenus pour poursuivre leurs études à l’étranger. D’autres, malgré leurs bonnes moyennes n’ont pas pu obtenir l’un de leurs premiers choix, en raison d’un système d’orientation devenu caduc.

Selon l’indice mondial de la qualité de l’enseignement publié par le Forum économique mondial de Davos en 2021, la Tunisie s’est classée au 84e rang mondial et le 7e parmi les pays arabes.

Des programmes scolaires « caducs »

En Tunisie, la couverture des manuels scolaires change mais le contenu n’a pas vraiment changé. Certains enseignants se plaignent de commencer chaque année par les mêmes chapitres, les mêmes thématiques et le même programme scolaire en général. L’éducation est devenue pour certains entre eux une sorte de routine voire même une monotonie .

Dans son intervention hier dans le JT de la chaine Wataniya 1 , le ministre de l’Education Fethi Sellaouti a expliqué que « les programmes scolaires n’ont pas changé depuis 2002. » Il a ajouté qu’il est incroyable d’énseigner, après 20 ans, le même programme »

Mohgamed Haj Taieb, attaché de presse au sein du ministère de l’Education a indiqué à « JDD Tunisie » que « le ministère de l’éducation, en collaboration avec son partenaire social (UGTT) et l’Institut Arabe des Droits de l’Homme est en train de travailler sur un projet envisageant « la révision » des programmes scolaires pour qu’ils soient plus allégés et pour adapter leur contenu aux nouvelles mutations que connait le pays. »

Notons , dans ce cadre , que des matières telle que l’Education civique, par exemple, doivent être changés puisque la Tunisie a connu beaucoup de « réformes » politiques, surtout que même la notion de démocratie et son incarnation dans la société tunisienne a changé.

Disparités régionales

Avec la crise sanitaire que la Tunisie a connue ces deux dernières années, l’éducation à distance était l’un des outils adoptés par plusieurs établissements scolaires en vue de minimiser le contact entre les élèves et les professeurs et entre les élèves eux-mêmes. Dans les régions de l’intarieur, plusieurs familles ne disposent pas d’un ordinateur ou n’ont pas de connexion internet . Il est vrai que le ministère de l’éducation a essayé de trouver une solution à ce problème mais l’écart entre les zones marginalisées et les zones plus au moins développés s’ets fait sentir, parfois, de manière criarde.

Au niveau des infrastructures, l’écart est grand entre els gouvernorats de Kasserine et de Monastir, pa exemple, selon les statistiques du Ministère de l’éducation, (2016/2017).

Monastir
Kasserine

Un système éducatif à deux vitesses

A voir les prix de la fourniture scolaire, on tombe des nues. Ceux des cahiers dépassent les 10 dt alors que prix des cartables varient entre 70 et 200 dinars .

La valeur augmentée pour les manuels est comprise entre 100 et 500 millimes pour chaque titre, selon le niveau d’instruction, le taux de modification étant de 8,34 selon le Centre National Pédagogique (CNP).

Dans une déclaration précédente à « JDD Tunisie », Lotfi Riahi le président de l’organisation tunisienne pour informer le consommateur a précisé que : » Malgré l’appel de Kais Saïed à la baisse des prix , il y a une hausse de de cas derniers. En effet, il y a une augmentation au niveau des prix de la fourniture scolaire de 15% en moyenne. »

Selon l’article 4 de la loi d’orientation 2002-80 du 23 Juillet 2002 relative à l’éducation et à l’enseignement scolaire, « l’état garantit le droit à l’enseignement gratuit dans les établissements scolaires publics à tous ceux qui sont en âge d’être scolarisés et l’égalité de chances dans la jouissance de ce droit à tous les élèves, tant qu’ ils sont à même de poursuivre régulièrement leurs études, conformément à la réglementation en vigueur » mais ce n’est pas vraiment le cas .

« Le soutien scolaire » devient une nécessité, aujourd’hui , pour tous les niveaux scolaires mais surtout pour les classes terminales.Il est rare, aujourd’hui, voire meme impossible de trouver un « élève » excellent qui révise pour ses examens tout seul.

En Tunisie, même la notion de l’intelligence en tant qu’innée s’est changée .L’intelligence est acquise , elle s’achète maintenant. L’intelligence est mesurée par le nombre des séances du soutien scolaire .Nous n’exagérons pas si nous disons qu’il y a des professeurs qui refusent de donner leur tout dans la classe et qui appellent les élèves à faire des séances de soutien scolaire pour « mieux comprendre le cours » soit disant et « pour avoir une bonne note »

Des subventions d’une valeur de 50 dinars pour chaque élève et de 120 dinars pour chaque étudiant seront accordées vers la fin du mois de septembre ou début octobre selon la directrice générale au ministère des Affaires sociales Najat Dkhil mais est-il vraiment suffisant ?

Notons que selon un communiqué publié ce samedi 28 Août 2021 par le ministère de l’éducation, l’inscription en ligne des élèves du primaire pour l’année scolaire 2021-2022 démarrera, lundi prochain 30 à partir de 12H00, et se poursuivra jusqu’au 12 septembre 2021.