Une nouvelle pétition de retrait de confiance du président de l’ARP

Les députés Mongi Rahoui et Zouhaier Maghzaoui ont déclaré lundi à l’agence TAP qu’une pétition de retrait de confiance au Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), est prête. Elle comporte plus de 73 signatures. Cependant, cette pétition n’est pas encore déposée au bureau d’ordre.

Rahoui présume que cette démarche est “sur la bonne voie”.

Zouhaier Maghzaoui, du bloc démocratique, a, quant à lui clarifié que toutes les mesures sont mises en place pour garantir le passage de cette   pétition en plénière et essayer d’éviter la reproduction des erreurs ayant conduit à la remise en cause de la première pétition lors de la session parlementaire précédente.

Les députés qui ont signé cette pétition travaillent en toute confidentialité, loin des médias souligne les deux députés.

Selon l’article 20 du règlement intérieur de l’ARP,

Le parlement a le droit de retirer la confiance à son président ou à l’un des députés après le consentement de la majorité absolue des députés.

La chronologie des faits

La crise est déclenchée en Juillet 2020, lorsque les députés du bloc PDL ont fait un sit-in au siège du Parlement pour plus de deux semaines. Ils ont empêché le déroulement des séances plènières dédiées à l’élection des membres de la Cour institutionnelle et au vote des projets de loi. Les collègues d’Abir Moussi ont réclamé l’organisation d’une session plénière consacrée au vote du retrait de confiance du président de l’ARP.

Quatre blocs ont déclaré dans une conférence de presse tenue le 16 Juillet la collecte de 73 signatures dans le but de dépôt d’une motion de retrait de confiance à Ghannouchi auprès du bureau du Parlement.  

Les signataires de la pétition ont justifié que cette démarche est entreprise étant donné les décisions unilatérales adoptées par El Ghannouchi ainsi que ses déclarations concernant les relations étrangères notamment celle relative à sa confirmation que « Le gouvernement d’accord national en Libye est le seul gouvernement légitime » divergent avec l’attitude de la diplomatie tunisienne.

Noureddine Bhiri, le président du bloc parlementaire du mouvement Ennahda a accusé le 22 Juillet les députés du PDL de recevoir des ordres extérieurs pour mener un coup d’état contre les institutions élues de l’Etat tunisien.

La motion de retrait de confiance a rencontré des difficultés pour réunir le nombre de députés requis pour son adoption, soit 109 voix sur 217. La plénière s’est déroulée avec la présence de 133 élus, mais la pétition de retrait de confiance n’a reçu que 97 voix en faveur, 16 contre et 18 annulées, en plus de deux votes blancs.

Une crise politique

Il convient de signaler que le moment ou cette motion est élaborée, le pays passe par une crise politique difficile. Il s’agit du désaccord du président de la République Kaies Said au maniement ministériel piloté par le chef de gouvernement Hichem Mechichi. D’après l’UGTT, ce blocage entrave le fonctionnement des institutions de l’Etat et entrave les efforts fournis pour la lutte contre le covid-19 et la procuration du vaccin afin de commencer la campagne de vaccination qui a été menée dans plusieurs pays du monde.