Lors d’un atelier consacré au lancement d’une étude diagnostique sur le système éducatif tunisien à Hammamet samedi dernier, le ministre de l’Education, Fethi Selaouti s’est montré à la fois méthodique et optimiste quant à une éventuelle réforme du secteur de l’éducation.

En effet, Selaouti s’est penché sur les travaux de son département en coordination avec le Partenariat Mondial pour l’Education. Actions qui visent à identifier les maux et points forts du mécanisme du système en question. 

Par ailleurs, le ministre a évoqué la nécessité d’accorder l’intérêt requis aux nouvelles technologies afin de pouvoir s’adapter à l’évolution de la pandémie de la covid-19.

Des chiffres peu suffisants 

La Commission de la jeunesse, des affaires, des affaires culturelles, de l’éducation et de la recherche scientifique a auditionné le ministre de l’Education en novembre 2020 dans le cadre du projet de budget du ministère pour l’année 2021; un budget qui s’élève  à 6728 millions de dinars.Une enveloppe qui a été jugée insuffisante, d’ailleurs,  le ministre a fait remarquer que les dépenses d’investissements (400mille dinars) ne suffiront même pas à couvrir les besoins du développement du secteur. Selaouti avait également remis en question le nombre d’heures, estimé trop élevé, (35 heures par semaine) pour les apprenants.

« Cette situation entraîne des difficultés d’apprentissage pour l’élève »

Les cicatrices du passé…

Nul n’ignore que le système éducatif tunisien agonise depuis quelque temps et les chiffres le prouvent chaque année. Rien qu’en 2016, 96.000 élèves ont décroché. 

En 2017, ce chiffre augmente pour atteindre 100.000 élèves qui ont fui les pupitres. Situation qui ne semble, étonnement, ne point éveiller les soupçons des donneurs de leçons à l’hémicycle. 

Depuis l’ère de Bourguiba, les ministres qui se sont succédé ne semblent guère tenir compte de quelques aspects impactant sur la vie scolaire. A commencer par Lamine Chebbi (Paix à son âme) en passant par tous ceux qui ont suivi pour arriver à Mohamed Hamdi, l’Etat tunisien n’a pas réagi à temps sur les dimensions psychologiques, physiques et intellectuelles de l’écolier et du lycéen dans l’objectif d’entreprendre  une évaluation adaptée et freiner ainsi, l’hémorragie à temps, avant que cela ne soit trop tard.