En Tunisie, on ne parle pas uniquement que de crise politique résultante de l’absence jusqu’à présent d’un chef de gouvernement mais on parle, également, d’une crise économique. L’un de ses principaux axes consiste à l’absence d’une loi de finance complémentaire.

Alors quelles sont les répercussions de cette absence sur l’économie tunisienne? A-t-elle a un impact direct ou indirect sur les salaires du mois de Septembre? A toutes ces questions et à d’autres on va répondre tout au long de l’article donnant la parole à deux experts économiques. Chacun d’eux a sa propre vision de la réalité économique en Tunisie.

Aucun rapport entre l’absence de la loi de finances complémentaire et les salaires

Avant de parler de la possibilité de l’existence de lien entre les salaires du mois de septembre et l’absence de la loi de finances complémentaire 2021, on doit d’abord expliquer que l’état a recours à la loi de finances complémentaire quand les rentrées ne sont pas suffisantes, comme c’tes le cas tel de la loi de finances 2021 adoptée le 10 décembre 2020 par l’ARP.

Il est à mentionner que la loi de finances  » prévoit et autorise, pour chaque année, l’ensemble des charges et des ressources de l’Etat dans le cadre des objectifs des plans de développement et compte tenu de l’équilibre économique et financier défini par le budget économique », selon la loi organique 2019.

Rappelons que l’ancien ministre de l’Economie, des Finances et de l’Appui à l’investissement, Ali Kooli a indiqué, lors d’une séance plénière à l’ARP, le lundi 12 juillet 2021, que « la Tunisie a besoin d’une loi de finances complémentaire . » Il a ajouté que son projet de loi comporte 21 articles régissant plusieurs domaines, dont l’allègement de la charge fiscale sur les entreprises, la promotion de l’investissement, en permettant aux entreprises de réévaluer leurs immobilisations selon la valeur réelle. »

Dans une déclaration accordée à « JDD Tunisie », l’expert économique Aram Belhaj a indiqué « qu’un léger retard dans le paiement des salaires de septembre est attendu pour les fonctionnaires. « 

Belhaj a ajouté que » le léger retard attendu est dû au fait que le pays vit une situation exceptionnelle en raison de l’absence de gouvernement. L’État emprunte auprès des banques qui souffrent à leur tour d’un manque de liquidités et ont de nombreuses autres obligations, similaires aux obligations envers l’État. »

De sa part, l’expert économique, Ridha Chkoundali, a confirmé à « JDD tunisie » que l’Etat doit mobiliser des ressources fiscales d’environ 2,5 milliards de dinars par mois, et verser des salaires d’environ 1,7 milliard de dinars. Il pourrait faire face à des problèmes de salaires.

Chkoundali a estimé que « le retard n’est pas considéré comme une incapacité de l’État à payer les salaires, et cette affaire ne s’est produite dans aucun pays du monde et ne se produira pas en Tunisie ».