Dans un pays où le taux de pauvreté atteint les 15.2 %, les outils de développement sont toujours à la traîne, tout comme les décisions sages. Quand ça dégénère, on fait porter évidemment le chapeau aux plus démunis, pour trouver la belle excuse aux répercussions logiques d’une condamnation éternelle, communément appelée frustration.

Un petit rappel, ça vous dit?

La frustration appelle souvent au mouvement, voire au changement immédiat et à l’abdication de toute forme d’ennui. Rappelons à ceux qui règnent, que l’ennui accompagné d’une pauvreté extrême ne peuvent mener qu’au chaos. Visiblement, l’Etat oublie souvent que quelques gouvernorats, tels que Kairouan, Gafsa ou Siliana manquent toujours d’infrastructures de loisirs et d’épanouissement. Rappelons au gouvernement que près de 100 salles de cinéma ont fermé leurs portes, depuis les années 90 pour se voir remplacées par des “Zara “ et des sandwicheries. Avec l’avènement du tout puissant Covid-19, le voile est levé et tout est visible à l’œil nu: les maux sociaux-économiques et culturels apparaissent au grand jour. La multitude de grèves dans certains secteurs et l’augmentation marquante du taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur, (30.1%), illustrent à elles seules les limites d’un État qui a démontré les limites de son pouvoir à changer l’ordre des choses.

Emeutes dans les régions

Pourquoi s’interroger, alors, sur les causes des événements de Siliana et Sousse ? La réponse est là, juste en haut. Vous voyez le tableau d’ensemble? Ses traits sont sociologiques, ses cicatrices d’ordre historique. Avec l’instauration d’un couvre feu pour atténuer les maux physiques du covid-19, le risque de débordements est garanti dans les zones marginalisées. S’attendre que les gens restent enfermés chez eux à faire du sport ou à faire la fête dans leur petit coin est une idée saugrenue que le gouvernement se doit de comprendre, car il est déjà trop tard pour mettre à profit les éléments nécessaires, à même de tempérer un climat qui bouillonne. A suivre…