Une entreprise tunisienne, UReputation, et son patron, Lotfi Bel Hadj, se retrouvent au cœur d’une grosse controverse internationale. En 2020, un groupe de réflexion américain important, l’Atlantic Council, a sorti un rapport accusant UReputation de mener des campagnes d’influence en Afrique par le biais de Facebook. Ce rapport, préparé par un de leurs labos spécialisés en analyse numérique, a été le prétexte pour que Meta (l’ancien Facebook) ferme environ 900 pages et profils liés à UReputation, surtout en Tunisie.
Le problème, c’est que ces fermetures se sont faites du jour au lendemain, sans avertissement ni possibilité de se défendre. Résultat : des tonnes de contenus ont disparu, des entreprises ont perdu beaucoup d’argent (on parle de millions !), et la réputation de certaines personnalités politiques et d’associations a été salie. C’est un peu comme si une accusation avait suffi à détruire des vies et des business, sans laisser personne avoir son mot à dire.
Cinq ans après, UReputation a décidé de se battre pour défendre sa réputation, en lançant une action en justice importante et coordonnée à travers la Tunisie, la France et les États-Unis. Cette affaire souligne l’inégalité des forces entre les grandes entreprises technologiques et les pays, surtout ceux moins développés, et soulève des questions importantes sur la clarté des informations fournies par ces plateformes et les droits de leurs utilisateurs.
Une réponse juridique organisée à grande échelle
En Tunisie, UReputation a porté l’affaire devant le tribunal de Tunis, avec l’aide de l’avocat Mabrouk Maddouri. Meta, défendue par Me Samy Kallel, a participé aux audiences, reconnaissant ainsi que la justice tunisienne était compétente pour juger l’affaire. Deux analyses indépendantes ont été présentées :
Un document technique qui met en évidence les inexactitudes et les problèmes dans la façon dont l’Atlantic Council a mené son enquête.
Une évaluation financière qui estime les pertes subies par UReputation à plusieurs millions de dollars.
En France, l’organisme de contrôle des données personnelles, la CNIL, a reçu une réclamation pour infraction aux règles européennes de protection des données (RGPD). Cette réclamation, déposée par un ancien responsable juridique de Wikipédia, accuse Meta d’avoir partagé des informations personnelles avec l’Atlantic Council sans avoir demandé l’autorisation des personnes concernées.
Aux États-Unis, une action en justice a été lancée en Géorgie pour forcer Meta à divulguer des documents internes relatifs à la suppression de certains comptes. Cette étape importante pourrait dévoiler comment Meta et l’Atlantic Council travaillent ensemble.
L’importance de cette affaire réside dans les points suivants :
La capacité des pays en développement à contrôler leur propre espace numérique :
Cette situation met en lumière les tensions entre les grandes entreprises du web et les lois des différents pays. En acceptant de se présenter devant la justice tunisienne, Meta semble reconnaître que ses actions doivent respecter les lois locales, même en dehors des pays occidentaux.
Voici une reformulation du texte avec un ton plus humain et en utilisant des synonymes plus courants :
L’opacité des décisions algorithmiques :
Quand des comptes sont supprimés en grand nombre, uniquement sur la base de signalements sans possibilité de se défendre, on peut légitimement s’interroger sur la justice de ces méthodes de modération. UReputation dénonce une sorte de « justice personnelle » exercée sans véritable possibilité de contester la décision.
L’influence des groupes de réflexion sur les règles du numérique :
Le fait qu’un rapport de l’Atlantic Council ait directement influencé les actions de Meta soulève des questions sur l’implication de parties privées dans la censure sur internet.
Un espoir juridique pour les utilisateurs des pays en développement :
Si UReputation gagne ce procès, cela pourrait encourager d’autres personnes à remettre en question les décisions injustes des plateformes.
Un enjeu qui va au-delà du cas UReputation :
Comme le souligne Lotfi Bel Hadj, le fondateur d’UReputation : « Cette affaire met en lumière le pouvoir de censure exercé par une plateforme mondiale via des algorithmes, sans que l’on puisse comprendre pourquoi ni faire appel. »
Alors que Meta a récemment indemnisé Donald Trump pour avoir fermé son compte « de manière injustifiée », la façon dont UReputation est traité révèle une inégalité de traitement inquiétante. Cette bataille devant les tribunaux pourrait bien changer la façon dont on encadre le numérique, en rappelant que les plateformes doivent aussi respecter les règles.