Depuis bientôt deux mois, les eaux minérales se font de plus en plus rares et même les grandes surfaces en maquent cruellement. Certaines marques sont quasiment introuvables. Les prix ont connu une hausse importante et comme en période de pénurie, le nombre de bouteilles mise en vente est souvent limité.
Il faut dire qu’en raison de la mauvaise qualité de l’eau du robinet, la consommation de l’eau minérale est entrée dans les habitudes des Tunisiens. Elle pourrait, même, passer du simple au triple en été. D’ailleurs, les statistiques montrent que la consommation individuelle a connu un taux d’évolution remarquable estimée à 10% par an, avec un volume annuel de 225 litres par tête d’habitant passant de 2,200 milliards de litres en 2019 à 2,700 milliards de litres en 2020, contre 900 millions de litres en 2010, seulement.
Le nombre des unités de production des eaux conditionnées est passé de 7 en 1994 à 29 unités actuellement. Elles sont gérées par 23 sociétés publiques et privées lesquelles sont basées dans 12 gouvernorats et la majorité se trouve à l’intérieur du pays: 6 à Kairouan, 3 dans chacun des gouvernorats du Kef, Siliana, Zaghouan et Sidi Bouzid, 2 à Béja et Médenine alors que Bizerte, Nabeul, Sousse, Sfax et Tataouine compte chacun une seule société.
Toutefois, en dépit d’une reprise du rythme normal de l’approvisionnement du marché en eau minérale, le déséquilibre entre l’offre et la demande demeure encore perceptible au niveau de cette filière, qui affiche une croissance exponentielle en Tunisie. Peu de stocks d’eau minérale sont disponibles, ces jours-ci au niveau des points de vente y compris dans les grandes surfaces.
Cette reprise du rythme normal de l’approvisionnement intervient après une interruption de la production d’unités, durant les dernières semaines d’août 2021, en raison des sit-in et revendication sociales et des pannes techniques, a affirmé Moufida Ben Nasr, responsable de la communication à l’Office national du thermalisme et de l’hydrothérapie (ONTH) dans un entretien accordé à l’agence TAP, ce mardi 21 Septembre 2021.
Les unités, dont la production s’est arrêtée représentent 1/4 de la capacité de production totale d’eau minérale dans le pays (environ 125 mille bouteilles par heure), ce qui reflète l’impact sur l’approvisionnement du marché, a expliqué la responsable, a-t-elle expliqué.
Parmi ces unités, deux sont dotées d’une importante capacité de production et sont situées à Sidi Bouzid (Centre) où des protestations sociales ont été observées. Les protestataires revendiquent le reglement de leurs dettes auprès de la STEG, par les promoteurs de ces unités, dans le cadre de leur responsabilité sociétale, ce que refusent ces investisseurs d’autant que certains d’entre ont déjà engagé, volontairement, des actions de ce genre dans les régions où ils sont actifs.
Il s’agit également, d’un arrêt de la production de deux autres unités à cause d’une panne technique au niveau de la chaîne de production, faute de maintenance périodique, prévue au début de la saison de pointe (de juin à septembre). Les travaux de maintenance n’ont pas été accomplis à cause du Covid-19, a rappelé Ben Nasr.
Ces perturbations de l’approvisionnement du marché de l’eau minérale, ont eu lieu au moment où les températures ont atteint des niveaux records et où la canicule a persisté tout au long du mois d’août 2021, ce qui a engendré un accroissement de la demande sur l’eau minérale de près de 25%.