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Tunisie : L’OIM constate un pic des retours volontaires de migrants, miroir d’une situation alarmante

La Tunisie a connu une accélération marquée des départs de migrants via le programme de « retour volontaire » de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) au cours du mois de juillet 2025. Pas moins de 1 096 personnes ont ainsi été rapatriées dans leur pays d’origine avec l’assistance de l’agence onusienne, selon les chiffres communiqués jeudi 31 juillet.

Ce chiffre mensuel record s’inscrit dans une tendance plus large observée depuis le début de l’année. Le bilan du premier semestre 2025 fait état de 5 336 migrants ayant bénéficié de ce dispositif, un nombre déjà bien supérieur à celui de toute l’année 2023 (environ 2 250). En 2024, le programme avait permis le retour de 7 250 personnes. Ces opérations ont été réalisées grâce à 12 vols charters et 201 vols commerciaux à destination de 25 pays. Un dernier convoi en date du 29 juillet a notamment permis à 170 ressortissants guinéens de rentrer chez eux.

Dans un communiqué, l’OIM a salué des « avancées significatives » de son Programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration (AVRR) durant ces six premiers mois. Nawal Barkat, coordinatrice principale à la protection de l’OIM Tunisie, y souligne que « la hausse constante des retours volontaires et de l’assistance à la réintégration reflète la confiance que les migrants placent dans l’OIM Tunisie, ainsi que la solidité de nos partenariats ». Elle réaffirme l’engagement de l’organisation à garantir « que chaque retour soit sûr, digne et adapté aux besoins des migrants de retour ». Ce dispositif inclut une assistance à la réintégration dans le pays d’origine, comprenant un soutien socio-économique, un accompagnement psychosocial et des orientations vers des services communautaires.

Une demande en hausse face à des conditions de vie intenables

Cette augmentation des retours est directement liée à une dégradation dramatique des conditions de vie des migrants en Tunisie, entraînant une hausse de 20% des demandes de rapatriement depuis janvier. Les traversées de la Méditerranée au départ des côtes tunisiennes étant pratiquement bloquées et la situation sur place devenant de plus en plus précaire, le retour volontaire apparaît souvent comme la seule issue.

Des témoignages recueillis par InfoMigrants et d’autres sources décrivent une réalité brutale : démantèlements répétés des camps, expulsions vers le désert, violences et harcèlement constant des autorités cherchant à éloigner les migrants des zones côtières. « La vie en Tunisie est devenue trop difficile. Tout va mal », confie Abdoulaye, un Ivoirien de 19 ans près de Sfax, en juillet. « On ne peut plus travailler car les employeurs refusent les Noirs, on ne peut plus se loger pour les mêmes raisons. Et les policiers viennent tout le temps détruire nos cabanes en nous disant de rentrer chez nous. On n’ose pas sortir car on a peur d’être agressé dans la rue par des Tunisiens ».

Délais d’attente et précarité persistante

Face à cette demande croissante, l’OIM a ouvert un cinquième centre d’hébergement en février 2025, s’ajoutant aux quatre existants, afin de « mieux répondre à la demande croissante et de garantir des soins dignes ». Malgré cet effort, de nombreux migrants se retrouvent encore à la rue, vivant dans une grande précarité en attendant leur retour.

L’attente peut en effet s’avérer longue. Les délais de traitement d’un retour volontaire, explique l’OIM, « varient en fonction du pays de retour, la situation administrative de la personne, la composition familiale, la présence de vulnérabilités, ainsi que la disponibilité ou non de documents de voyage ». Edwige, une mère de famille ivoirienne de 28 ans à Tunis, en fait l’amère expérience : après avoir sollicité un retour volontaire fin avril, son prochain rendez-vous avec l’OIM n’est prévu qu’en octobre, illustrant un processus qui peut prendre « plusieurs semaines, voire plusieurs mois ».

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