Le Fonds monétaire international (MI) a estimé, ce samedi 23 janvier, que la croissance de l’économie tunisienne devrait atteindre 3,8%  en 2021, après la forte récession enregistrée en 2020.

«Les services du FMI s’attendent à une reprise de la croissance à 3,8 % en 2021 alors que les effets de la pandémie du coronavirus commencent à s’atténuer», a précisé l’institution, indiquant cependant que «les risques autour de cette projection de base sont considérables, en particulier eu égard à l’incertitude quant à la durée et l’intensité de la pandémie, ainsi qu’à celle de la vaccination».

Le FMI a, d’autre part, souligné que la Tunisie fait désormais face au double défi de sauver des vies et de préserver les conditions de vie jusqu’à ce que la pandémie s’atténue, tout en commençant à ramener les déséquilibres budgétaires et externes sur une trajectoire soutenable.  Il a recommandé, dans ce cadre, aux autorités tunisiennes d’assigner une priorité claire aux dépenses de santé et de protection sociale, tout en exerçant un contrôle sur la masse salariale, sur des subventions énergétiques mal ciblées, et sur les transferts aux entreprises publiques.

Un plan de réformes économiques

Sur un autre plan, l’institution financière internationale a recommandé aux au gouvernement d’élaborer  un plan de réformes économiques capable de réduire le déficit des comptes publics et de restaurer les équilibres macroéconomiques.

«Les perspectives économiques à moyen terme et la soutenabilité de la dette publique dépendront de l’adoption par les autorités d’un plan de réforme crédible et bien communiqué, afin de bénéficier du soutien fort de la société tunisienne et de ses partenaires internationaux de développement», a-t-elle fait savoir. Et d’ajouter : «Un tel pacte social pourrait ainsi couvrir la masse salariale de la fonction publique (à l’heure actuelle, une des plus élevées au monde), une réforme des subventions, le rôle des entreprises publiques dans l’économie, le secteur informel, l’équité fiscale, les reformes anti-corruption et l’environnement des affaires».

Rappelant que la politique monétaire de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a permis de soutenir crédit et liquidité bancaires en 2020, le FMI a  par ailleurs encouragé les autorités à «éviter de procéder, dans le futur, à un financement monétaire de l’Etat, alors que celui-ci risquerait de faire marche arrière s’agissant des succès enregistrés dans la lutte contre l’inflation, d’affaiblir le taux de change et le niveau des réserves de change, et d’affecter négativement la stabilité financière».