Le président de la République Kaïs Saïed a reçu, vendredi soir, un appel téléphonique du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell.
Le Chef de l’Etat a rappelé à cette occasion les raisons qui ont motivé les mesures exceptionnelles prises en juillet et septembre derniers, conformément à la Constitution et aux procédures qu’elle énonce, indique un communiqué de la présidence de la République.
Il est revenu sur « les informations erronées répandues par certains Tunisiens au sujet de la situation des droits et des libertés, alors que le chapitre relatif aux libertés dans la Constitution n’a pas été touché ».
Et d’ajouter « les activités du Parlement ont été gelées parce qu’il devenait un champs de bataille, où le sang a coulé à plusieurs reprises. Les projets de loi sont devenus une marchandise qui se vendait et s’achetait ».
Le président Saïed a en outre souligné que « le fonctionnement des rouages de l’Etat se trouvait compromis au Parlement et dans les autres institutions, la corruption s’est répandue et les protestations populaires se multipliaient exigeant en particulier la dissolution du Parlement ».
Il a, par ailleurs, fait remarquer que les opposants qui « payaient pour organiser de fausses manifestations » ont été traités avec « une très grande souplesse », indiquant que les décisions d’assignation à résidence ont été levées.
Kaïs Saïed a réaffirmé que « l’Etat était sur le point de s’effondrer » , rappelant le nombre de décès dus à la pandémie du coronavirus et l’état auquel étaient arrivés les hôpitaux qui manquaient des plus simples équipements et parfois même d’eau potable et d’électricité.
Josep Borrell a indiqué qu’il transmettra ces informations à la prochaine réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE et aux membres du Parlement européen, précise-t-on de même source.