Le député à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Halim Boussamma, a lancé un appel pressant pour sauver Tunisair, avertissant que la compagnie nationale est aujourd’hui menacée d’un effondrement et d’une faillite imminente. Il plaide pour une réforme réaliste et souveraine, sans brader ni son nom ni son identité.
Une crise sans fard
Dans un diagnostic sans concession, Boussamma révèle que la compagnie croule sous une dette dépassant les 2000 milliards de dinars, tandis que sa flotte opérationnelle ne compte plus que 14 avions. Pire, le nombre de salariés dépasse 6000 employés, soit plus de 400 employés par avion – un ratio démesuré par rapport aux standards internationaux.
Il souligne que les retards de salaires, les perturbations des vols et la dégradation des services sont devenus le lot quotidien des passagers, faisant de cette situation « une menace existentielle » qui exige une réforme radicale, et non des rustines.
Une feuille de route réaliste
Pour sauver la compagnie nationale, Boussamma propose un plan multidimensionnel, incluant :
- Une direction exécutive indépendante et professionnelle, libérée des logiques de partis.
- Une restructuration des ressources humaines, via un programme de départ volontaire pour 3000 à 3500 employés, avec des garanties sociales et la formation des effectifs restants.
- Une modernisation de la flotte, via des contrats de leasing pour des avions récents, sans alourdir le budget.
- Une renégociation transparente de la dette, sous contrôle parlementaire et public, avec des indicateurs de performance clairs.
Non à la braderie du nom et de l’identité
Le député insiste : « Pour un partenariat, pas une privatisation », en ouvrant éventuellement le capital à des investisseurs tunisiens ou étrangers, mais sans jamais renoncer au nom « Tunisair » ni au contrôle souverain de l’État.
Des opportunités négligées
Boussamma pointe aussi des atouts sous-exploités :
- La diaspora tunisienne, via des programmes de fidélité et des offres ciblées.
- Les marchés africains prometteurs, notamment en Afrique de l’Ouest et centrale.
- Le secteur touristique, à travers des partenariats stratégiques avec les agences de voyage et les hôtels.
Un appel à une mobilisation nationale
Le député appelle au lancement d’une campagne symbolique et efficace, “نرجّعوها تحلّق” (Faisons-la revoler), associant toutes les composantes de la société. « Tunisair n’est pas qu’une compagnie aérienne, c’est un symbole souverain et une mémoire nationale. La sauver n’est pas un luxe, c’est un devoir », conclut-il.
