83 Millions de dinars sont les revenus des films étrangers tournés au Maroc en 2019. Soit : 22 longs métrages ,39 publicités, 16 feuilletons, et 11 programmes télé venant du monde entier.

Nombre d’autorisations de tournage pour les films étranger 686. Qui dit mieux dites vous ? Avec ou sans jeux de mots : le tournage des films étrangers fait tourner la machine économique chez nos amis.

Et nous ? Pourquoi pas nous ?
Pourquoi notre pays n’a plus pignon sur rue dans la cartographie des tournages étrangers ? … Certes on continue à accueillir quelques tristes budgets étrangers, des budgets pas trop gras en comparaison à nos amis et venant de pays qui n’ont rien à voir avec les grosses et juteuses super productions américaines … on vivote sans réflexions…. sans débats sur la question … comme l’épicier du coin qui respire difficilement … qui voulait un jour avoir les super poumons d’un super marché, super achalandé mais qui a déchanté.

De l’ignorance à l’autocensure

Oui mais pourquoi ? Cela commence déjà par la mentalité de de nos responsables politiques qui sont des décideurs et qui par ignorance confondent encore un film de fiction et une réalité sociale. Faites attention ce qu’on va vous raconter dans cet article
peut vous arracher des réactions différents allant du fou rire jusqu’à la sidération complète.

Pendant le tournage du film « Un fils » De Mahdy Barsaoui, il était question de placer un décor à Tataouine d’un film de fiction où il y avait un camp avec le drapeau noir de l’Etat islamique (Daech). Alors que les acteurs étaient prêts à faire du cinéma en fin de compte et de raconter une histoire imaginée, arrive le gouverneur de Tataouine en fanfare pour arrêter net le tournage. Motif ? « La Tunisie n’est pas un État Islamique » lâche-il fièrement.

Croyez-vous qu’il avait compris qu’il ne s’agissait que d’une fiction et qu’on ne prend que le décor sans situer le pays ?

Pas du tout ! Il a tenu mordicus à annuler le tournage même s’il y’avait une star internationale d’envergure : Sami Bouagilla. Le producteur à été obligé de partir en délocalisant le tournage. Vous en voulez encore ? Le producteur exécutif pour une société française Abdelaziz ben Mlouka a présenté une demande d’autorisation de tournage pour un film sur le militant de gauche Marocain Mehdy Ben Barka qui a disparu à Paris en 1965. Il recevra une réponse gentille avec une tape sur l’épaule « C’est un sujet sensible et le Maroc est un pays ami ». Ben Mlouka appelle alors les responsables marocains du cinéma pour demander leur avis en l’occurrence Noureddine Sayeb. Et l’ami marocain lui répondra « S’il y’a un problème de tournage en Tunisie, qu’ils viennent le tourner au Maroc. Mettez moi en contact avec la productrice… » Et le film sera tourné au Maroc !
Plus royalistes que le roi, nous le sommes. Ce ne sont que des exemples microscopiques de ce qui nous ridiculise aux yeux des grands producteurs étrangers.

Lieu de tournage de Star Wars a Ksar Haddada

Kafkaïen le guichet unique

Intéressons nous maintenant à la Kafkaïenne bureaucratie. Et encore ! Kafka serait traité d’amateur par rapport à nous. Le fait est que le guichet unique n’est pas unique. Suivez le fil ….. Il y’a des années la Tunisie a décidé de mettre sur pied un guichet unique pour l’obtention des autorisations de tournage en deux mouvements, semblable à celui de l’API qui permet aux étrangers de créer rapidement leur entreprise.

En réalité lorsqu’un producteur étranger dépose sa demande dans ce guichet unique en son genre ,ce dernier envoie cette demande pour le autres ministères intervenants qui sont au nombre de quatre…. il est arrivé que, pour gagner du temps, le producteur se
déplacera avec sa propre voiture pour faire le tour des institutions la voiture du ministère n’étant pas disponible quant au tournage avec les drones il faut solliciter le ministère des affaires culturelles , celui du transport , celui de l’intérieur et enfin celui de la défense défense et attendre ….. jusqu’à trois mois. Toute ces mentalités qui ne font pas la différence entre réalité et fiction ou qui
pratiquent l’autocensure s’épanouissent allègrement en l’absence de l’Etat …. Un État qui se demande comment renfloué ses caisses ……Alors qu’il n’y a qu’à se baisser pour ramasser cet argent qui part à vau- l’eau ….. ceci est déjà l’objet d’un film , d’une
comédie dramatique ….