La déclaration faite, ce lundi 25 janvier 2021, par le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi a fait l’effet d’une bombe. Et pour cause! Le thème évoqué est, ni plus ni moins, en rapport direct avec l’un des principes irréductibles de la Centrale syndicale, à savoir, le droit à l’emploi. Jusqu’ici, l’Union a refusé, ne serait-ce que de discuter, qu’on touche aux travailleurs dans les entreprises publiques.

Le Secrétaire général est-il en contradiction avec tous les slogans brandis par l’UGTT, tout au long de son parcours militant? Il est légitime de poser cette question, à l’origine de toutes les discordes entre la Centrale et les gouvernements qui se sont succédé, depuis le 14 janvier. Et l’on croyait, alors, la cause entendue, depuis la signature de l’accord du 22 octobre 2018 qui stipule l’engagement du gouvernement à maintenir les proportions de sa participation publique directe et indirecte dans les entreprises et institutions publiques, en vue de préserver les emplois des travailleurs, avant toute chose.

L’effet de surprise passé, l’on se demande ce qui a poussé Taboubi a déclarer, à une agence étrangère, Reuters, que l’UGTT ne s’opposait pas à la réduction des effectifs de certaines entreprises publiques, si la nécessité l’imposait. Il a posé comme conditions, la nomination de fonctionnaires compétents, le bannissement de la bureaucratie dans l’administration, à l’origine de divers maux et la bonne gouvernance.

Mais tout observateur, capable de lire entre les lignes, voit pointer le bout du nez du FMI et se trouve être à l’origine de ce revirement de position. Dans son dernier rapport publié, en date du dimanche 24 janvier courant, le Fonds est revenu à la charge, pointant du doigt la masse salariale toujours élevée, alors que les priorités devraient être les dépenses consacrées à la protection sociale et à la santé.

Le secrétaire général de l’UGTT s’est repris, en affirmant que même si la Centrale accepte de se plier à certaines réformes économiques nécessaires, il n’en demeure pas moins que toute institution, le FMI, dans le cas d’espèce, doit respecter la souveraineté nationale et tenir compte des spécificités du pays.