Introduction
Plus d’une décennie après la Révolution du Jasmin de 2011, la Tunisie se trouve à un moment critique de son histoire contemporaine. Considérée initialement comme le seul succès démocratique du Printemps arabe, le pays fait face aujourd’hui à une régression démocratique alarmante, une crise économique persistante, des tensions sociales accrues et des défis stratégiques complexes. Cet article propose une analyse scientifique multidimensionnelle de la situation tunisienne actuelle, fondée sur des recherches académiques récentes, en examinant les dimensions politique, économique, sociale et stratégique.
1. Dimension politique : De la transition démocratique à la régression autoritaire
1.1 L’échec de la consolidation démocratique (2011-2021)
La révolution tunisienne de 2011 avait suscité d’immenses espoirs de transformation démocratique. Entre 2011 et 2020, la Tunisie a réalisé des progrès notables, passant de la 56ème à la 35ème place mondiale dans l’indice de démocratie, devenant le seul pays arabe figurant parmi les 100 premières nations démocratiques Selmi, 2024. Le pays a adopté une constitution progressiste en 2014, organisé plusieurs élections libres et équitables, et permis l’émergence d’une société civile dynamique.
Cependant, cette transition démocratique s’est heurtée à de multiples obstacles structurels et conjoncturels. Selmi (2024) identifie plusieurs facteurs explicatifs de cet échec :
Les conflits idéologiques profonds : Contrairement aux apparences d’un pluralisme démocratique sain, la Tunisie post-révolutionnaire a été caractérisée par des divisions idéologiques profondes, notamment entre forces laïques et islamistes, qui ont créé un jeu à somme nulle plutôt qu’une culture du compromis Selmi, 2024.
Le rôle des acteurs institutionnels contre-révolutionnaires : L’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), les médias contrôlés par des figures liées à l’ancien régime, et l’“État profond” bureaucratique ont systématiquement entravé les réformes démocratiques Selmi, 2024.
L’échec de la justice transitionnelle : L’absence de réconciliation nationale complète, de compensation pour les victimes et de réformes institutionnelles profondes a laissé des griefs non résolus et perpétué les divisions Selmi, 2024.
L’instabilité politique chronique : Depuis 2011, la Tunisie a connu huit gouvernements successifs sans parvenir à établir toutes les institutions constitutionnelles prévues, notamment la Cour constitutionnelle Selmi, 2024.
1.2 Le tournant autoritaire de Kaïs Saïed (2021-2024)
Le 25 juillet 2021 marque un tournant décisif : le président Kaïs Saïed, élu en 2019, invoque l’article 80 de la Constitution pour déclarer l’état d’urgence, limoger le gouvernement et suspendre le parlement Mnasri, 2024. Cette concentration des pouvoirs s’est progressivement transformée en consolidation autoritaire.
La nouvelle constitution de 2022 : Saïed a proposé et fait adopter par référendum (avec un taux de participation très faible de 30,5%) une nouvelle constitution renforçant considérablement les pouvoirs présidentiels au détriment du parlement et de l’indépendance judiciaire do Céu Pinto Arena, 2024.
La répression des opposants : Depuis 2022, les dissidents politiques et les critiques du gouvernement ont fait face à des arrestations systématiques. En mai 2024, deux avocats critiques des politiques gouvernementales, Sonia Dahmani et Mehdi Zagrouba, ainsi que plusieurs journalistes, ont été arrêtés sous des accusations de “désinformation” Mnasri, 2024.
Les élections de décembre 2023 : Les élections locales de décembre 2023, présentées comme la pierre angulaire du projet de “démocratie de bas en haut” de Saïed, ont été marquées par un taux de participation extrêmement faible, reflétant la désillusion populaire et le manque de compréhension du nouveau système proposé Mnasri, 2024.
1.3 La réponse internationale tiède
Paradoxalement, la régression démocratique tunisienne n’a pas suscité de réaction forte de la part des démocraties occidentales. Do Céu Pinto Arena (2024) souligne que ni les États-Unis ni l’Union européenne n’ont répondu avec suffisamment d’urgence au recul démocratique, privilégiant leurs intérêts sécuritaires (lutte contre le terrorisme et contrôle des flux migratoires) au détriment de la promotion de la démocratie et des droits humains do Céu Pinto Arena, 2024.
L’accord controversé signé en juillet 2023 entre l’UE et la Tunisie, prévoyant 105 millions d’euros d’aide pour le contrôle des migrations, illustre cette priorité accordée aux enjeux sécuritaires sur les valeurs démocratiques do Céu Pinto Arena, 2024.
2. Dimension économique : Stagnation, endettement et défis structurels
2.1 Une croissance atone et inégale
La performance économique tunisienne depuis 2011 est profondément décevante. Selon les données de la Banque mondiale, le taux de croissance moyen du PIB n’a été que de 1,17% entre 2011 et 2023, contre 4,22% entre 2000 et 2010 Baghdadi & Labidi, 2023. En 2023, la croissance s’est effondrée à 0,4%, faisant de la Tunisie le seul pays de la région dont le PIB réel n’a pas retrouvé son niveau d’avant la pandémie de COVID-19.
Les recherches de l’Economic Research Forum (2024) identifient plusieurs facteurs explicatifs :
La sécheresse et la vulnérabilité climatique : La sécheresse sévère de 2023 a entraîné une baisse de 11% de la production agricole, un secteur qui emploie une part significative de la population active et contribue à la sécurité alimentaire nationale ERF, 2024.
La faible productivité : La productivité du travail en Tunisie est restée stagnante depuis la fin des années 2010, se situant à 6,67 USD et devant atteindre seulement 6,90 USD en 2024 ERF, 2024.
L’absence de transformation structurelle : L’économie tunisienne n’a pas réussi à réallouer ses ressources vers des secteurs plus productifs. La spécialisation dans des services à faible valeur ajoutée limite la capacité du pays à générer une croissance durable et inclusive ERF, 2024.
2.2 La crise de la dette publique
La dette publique tunisienne a connu une augmentation rapide et préoccupante. Baghdadi et Labidi (2023) documentent que le ratio dette/PIB a doublé entre 2010 et 2019, passant d’environ 40% à plus de 80%, avant de continuer à augmenter pour atteindre 83,7% prévu en 2024 Baghdadi & Labidi, 2023.
Cette dynamique d’endettement s’explique par plusieurs facteurs :
Un déficit primaire persistant : Le déficit primaire a atteint 4,3% du PIB en 2022, alimenté par une masse salariale publique élevée (13,5% du PIB en moyenne entre 2011-2022) et des subventions importantes (7,5% du PIB) Baghdadi & Labidi, 2023.
Un déficit du compte courant : Le déficit du compte courant a atteint 7,9% du PIB en 2022, reflétant la détérioration structurelle de la balance commerciale Baghdadi & Labidi, 2023.
Un différentiel taux d’intérêt-croissance défavorable : Les taux d’intérêt sur la dette tunisienne dépassent désormais le taux de croissance économique, créant une dynamique d’endettement insoutenable Baghdadi & Labidi, 2023.
2.3 Les négociations avec le FMI et l’impasse
Depuis 2020, la Tunisie et le FMI négocient un programme de réformes impliquant environ 1,9 milliard de dollars sur 48 mois dans le cadre d’une Facilité Élargie de Crédit (FEC). Cependant, ces négociations sont dans l’impasse en raison de désaccords sur les réformes structurelles requises, notamment la réforme des entreprises publiques et la réduction des subventies énergétiques Baghdadi & Labidi, 2023.
L’absence d’accord avec le FMI a des conséquences graves :
- Difficulté d’accès aux marchés financiers internationaux
- Dégradation continue de la notation souveraine (Caa2 négatif chez Moody’s, CCC chez Fitch)
- Raréfaction des financements extérieurs de soutien budgétaire
- Recours accru à l’endettement domestique à des coûts croissants
2.4 Les défis structurels de l’économie tunisienne
Au-delà des indicateurs macroéconomiques, l’économie tunisienne souffre de faiblesses structurelles profondes :
Un secteur informel important : La résistance de l’administration à la digitalisation et les contraintes réglementaires lourdes (contrôle des changes, code du travail, pression fiscale) alimentent l’expansion du secteur informel, l’évasion fiscale et limitent les recettes publiques Baghdadi & Labidi, 2023.
Une désindustrialisation préoccupante : Le processus de désindustrialisation s’explique par un manque de compétitivité, une faible croissance de la productivité, l’instabilité politique, la corruption et les rigidités du marché du travail ERF, 2024.
Des entreprises publiques déficitaires : Les entreprises publiques sont caractérisées par une mauvaise gestion, des pertes chroniques et des dettes garanties par l’État représentant 14,7% du PIB fin 2020 Baghdadi & Labidi, 2023.
3. Dimension sociale : Inégalités persistantes et frustrations croissantes
3.1 Le chômage et la précarité
Le chômage demeure l’un des défis sociaux les plus aigus de la Tunisie, particulièrement chez les jeunes où il atteint 36% en 2019 Mansouri et al., 2024. Cette situation alimente la frustration sociale et pousse de nombreux jeunes vers l’émigration irrégulière, augmentant les risques d’automutilation et de suicide Mansouri et al., 2024.
3.2 Les inégalités régionales et de genre
Les disparités régionales restent profondes, les régions centrales et méridionales présentant des taux de chômage beaucoup plus élevés, des résultats sanitaires moins bons et des services sociaux sous-financés par rapport aux régions côtières du nord Mansouri et al., 2024.
Les inégalités de genre persistent malgré des progrès dans la représentation politique des femmes. Les femmes continuent de faire face à des taux de chômage plus élevés, à des discriminations sur le lieu de travail, à des conditions de travail non sécurisées et à des salaires inférieurs Mansouri et al., 2024.
3.3 Le rôle ambivalent de la société civile
Depuis 2011, le nombre d’organisations de la société civile (OSC) a explosé, dépassant 20 000 organisations en activité Mansouri et al., 2024. Ces organisations jouent un rôle crucial dans la compensation des défaillances de l’État en matière de fourniture de services aux communautés marginalisées.
Cependant, la recherche de Mansouri et al. (2024) révèle les défis auxquels font face ces organisations :
Méfiance croissante : Seuls 31% des Tunisiens font confiance aux institutions, incluant les OSC, en raison de pratiques de financement discriminatoires et politisées Mansouri et al., 2024.
Reproduction des inégalités : Certaines OSC, dominées par des élites urbaines privilégiées, reproduisent les inégalités qu’elles prétendent combattre, restant déconnectées des problèmes des communautés rurales et marginalisées Mansouri et al., 2024.
Agendas internationaux : De nombreuses OSC dépendent de financements d’agences multilatérales qui imposent des agendas néolibéraux privilégiant les droits politiques au détriment des questions socio-économiques Mansouri et al., 2024.
3.4 L’impact de la pandémie de COVID-19
La pandémie de COVID-19 a exacerbé les vulnérabilités existantes, mettant sous tension le système de santé publique, aggravant les pressions sociales et politiques, et paralysant l’économie tunisienne Mansouri et al., 2024. Les populations déjà précaires ont été affectées de manière disproportionnée, creusant davantage les inégalités.
4. Dimension stratégique : Positionnement géopolitique et défis sécuritaires
4.1 Position géostratégique méditerranéenne
La Tunisie occupe une position géostratégique clé en Méditerranée, à la jonction de l’Europe et de l’Afrique du Nord. Cette position en fait un acteur important dans plusieurs enjeux stratégiques régionaux :
Gestion des flux migratoires : La Tunisie est devenue une route majeure de migration irrégulière vers l’Europe, particulièrement l’Italie. Cette situation a conduit l’UE à négocier des accords controversés avec Tunis pour le contrôle des migrations, malgré les préoccupations concernant les violations des droits humains do Céu Pinto Arena, 2024.
Lutte contre le terrorisme : Bien que la Tunisie ait été frappée par plusieurs attaques terroristes majeures dans les années 2010 (musée du Bardo, Sousse), elle est parvenue à contenir largement la menace jihadiste. Cependant, la précarité économique et sociale continue de créer un terreau fertile pour la radicalisation.
4.2 Relations avec les puissances internationales
Relations avec l’Union Européenne : L’UE est le principal partenaire commercial et financier de la Tunisie. Cependant, les relations sont tendues entre, d’un côté, les exigences de réformes démocratiques et économiques et, de l’autre, les priorités sécuritaires européennes en matière de migration do Céu Pinto Arena, 2024.
Relations avec les États-Unis : Les États-Unis ont également privilégié leurs intérêts sécuritaires au détriment de la promotion démocratique, continuant à fournir une aide substantielle malgré la régression autoritaire do Céu Pinto Arena, 2024.
Relations régionales : La Tunisie entretient des relations complexes avec ses voisins maghrébins. L’instabilité libyenne à l’est et les tensions régionales compliquent son environnement stratégique Selmi, 2024.
4.3 Vulnérabilités liées au changement climatique
Le changement climatique représente une menace stratégique majeure pour la Tunisie. Le pays est confronté à :
Stress hydrique : La Tunisie fait face à une pénurie d’eau chronique, exacerbée par six années consécutives de sécheresse. Cette situation menace la sécurité alimentaire, l’agriculture et pourrait provoquer des migrations internes massives Baghdadi & Labidi, 2023.
Impacts économiques : Le changement climatique pourrait réduire les rendements agricoles de 10-30% d’ici 2050, avec des pertes d’emplois estimées à 1 000 par an d’ici 2030 ERF, 2024.
Risques sécuritaires : La dégradation environnementale et la raréfaction des ressources pourraient alimenter des tensions sociales et des conflits locaux, compromettant la stabilité du pays.
5. Recommandations et perspectives
Sur la base de cette analyse multidimensionnelle, plusieurs recommandations émergent de la littérature scientifique :
5.1 Restaurer la démocratie et l’État de droit
- Rétablir les équilibres institutionnels et l’indépendance de la justice
- Garantir les libertés fondamentales et mettre fin à la répression des opposants
- Réactiver un dialogue national inclusif impliquant tous les acteurs politiques et sociaux
5.2 Réformes économiques structurelles
Baghdadi et Labidi (2023) proposent un “Scénario C” de réformes proactives comprenant :
- Réforme fiscale : Élargissement de l’assiette fiscale, digitalisation de l’administration, lutte contre l’évasion fiscale et le secteur informel
- Réforme des entreprises publiques : Amélioration de la gouvernance et limitation des risques budgétaires
- Réforme des subventions : Transition progressive vers la vérité des prix avec ciblage renforcé pour protéger les plus vulnérables
- Amélioration du climat des affaires : Simplification bureaucratique, réforme du code des changes et du droit de la concurrence
- Investissement dans l’innovation et la productivité
5.3 Transition écologique et résilience climatique
- Accélération des investissements dans les énergies renouvelables
- Mise en place d’une stratégie nationale de gestion de l’eau et d’adaptation agricole
- Mobilisation de financements verts innovants (green bonds, debt-for-climate swaps)
5.4 Refondation du contrat social
- Dialogue inclusif entre l’État, la société civile, les syndicats et le secteur privé
- Renforcement des filets de sécurité sociale
- Politiques actives de l’emploi ciblant les jeunes et les régions marginalisées
- Lutte contre les inégalités régionales et de genre
5.5 Repositionnement stratégique
- Diversification des partenariats internationaux
- Adoption d’une approche équilibrée entre coopération sécuritaire et défense des valeurs démocratiques
- Renforcement de l’intégration régionale maghrébine
La Tunisie se trouve à un moment charnière de son histoire contemporaine. Plus d’une décennie après la révolution de 2011, le pays fait face à une confluence de crises politique, économique, sociale et environnementale qui menacent sa stabilité et son développement à long terme.
Les recherches académiques récentes convergent vers un constat alarmant : la régression démocratique sous Kaïs Saïed, combinée à une stagnation économique persistante, des inégalités sociales croissantes et des vulnérabilités stratégiques, place la Tunisie sur une trajectoire inquiétante. L’échec de la transition démocratique ne s’explique pas uniquement par des facteurs économiques, mais résulte d’une interaction complexe entre conflits idéologiques, résistances institutionnelles, manque de culture démocratique consolidée et opportunités économiques gâchées.
Cependant, tout n’est pas perdu. La Tunisie dispose d’atouts considérables : une société civile résiliente malgré les difficultés, un capital humain éduqué, une position géostratégique avantageuse et une expérience démocratique, bien qu’interrompue, qui reste gravée dans la mémoire collective. La mise en œuvre d’un agenda de réformes structurelles ambitieux, fondé sur un nouveau contrat social inclusif et une vision de long terme, pourrait permettre au pays de retrouver la voie de la croissance durable, de la démocratie et de la justice sociale.
L’enjeu dépasse les frontières tunisiennes : le devenir de la Tunisie aura des implications profondes pour l’ensemble de la région MENA, pour la stabilité méditerranéenne et pour la crédibilité des processus de transition démocratique dans le monde arabe. La communauté internationale, tout en respectant la souveraineté tunisienne, a également un rôle à jouer en soutenant véritablement la démocratie et les droits humains, au-delà des seuls intérêts sécuritaires à court terme.
Références bibliographiques
Baghdadi, L., & Labidi, M. (2023). Public Debt, Growth, and Stabilization in Tunisia: A New Narrative for A Structural Reform Agenda. ERF Working Paper No. 1653. Economic Research Forum. https://wtochairs.org/sites/default/files/Baghdadi_Labidi_WP.pdf
do Céu Pinto Arena, M. (2024). The US and EU Response to Tunisia’s Democratic Backsliding: Promoting Democracy or Protecting Interests? The International Spectator, 59(3), 158-178. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/03932729.2024.2357172
Economic Research Forum (ERF). (2024). Policy Research: Accelerating the Progress of Tunisia Towards the Sustainable Development Goals. https://erf.org.eg/app/uploads/2024/12/1734936286_484_2698001_prr_53.pdf
Mansouri, F., Buys, R., & Elias, A. (2024). In the pursuit of social justice during political transitions: the practices of CSOs in post-Arab Spring Tunisia. Cogent Social Sciences, 10(1). https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/23311886.2024.2340834
Mnasri, C. (2024). Tunisia’s December 2023 local elections and the twisting path to ‘bottom-up democracy’. The Journal of North African Studies, 29(5). https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13629387.2024.2367932
Selmi, N. (2024). Democratization in Tunisia: Negotiating the Interplay of Policy and Economic Development. International Journal of Euro-Mediterranean Studies, 17(2), 259-282. https://ijems.emuni.si/index.php/home/article/view/222/57
Note : Cet article a été rédigé sur la base de sources académiques et scientifiques récentes (2023-2024) provenant de revues à comité de lecture, d’institutions de recherche reconnues (Economic Research Forum, World Bank) et d’analyses d’experts. Les données et analyses présentées reflètent l’état de la recherche au 1er décembre 2024.







