Les actes de répression arbitraires et à motivation politique se sont multipliés en Tunisie depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Kais Saied a suspendu le Parlement, levé l’immunité parlementaire des députés, limogé le chef du gouvernement et pris le contrôle du ministère public, a déploré l’organisation Human Rights Watch, dans une déclaration rendue publique, ce samedi 11 Septembre 2021.

« Les assurances du président Saïed sur les droits de l’homme sonnent fausses, puisqu’il concentre tous les pouvoirs entre ses mains. Les parlementaires et autres Tunisiens commencent, soudainement, à faire face à des restrictions arbitraires de leur liberté, et certains sont jetés en prison », a déclaré Eric Goldstein, le Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch.

Depuis l’annonce de Saied, les procureurs civils et militaires ont engagé des enquêtes contre au moins 10 députés, dont quatre sont détenus. Imad Ghabri, porte-parole du tribunal administratif de Tunis, a déclaré le 9 septembre que les personnes assignées à résidence, sur ordre du ministre de l’Intérieur par intérim Gharsallaoui, sont d’anciens fonctionnaires, des parlementaires, des juges, des hommes d’affaires et des conseillers des gouvernements précédents. Ghabri a indiqué qu’au 9 septembre, 10 avaient fait appel de leur assignation à résidence devant le tribunal administratif de Tunis.

L’a déclaration évoque le cas des deux députés : Fayçal Tebini et Jedidi Sbouii qui « sont détenus depuis plus d’un mois pour diffamation ».

L’affaire de l’ancien président l’INLUUC, Chawki Tabib, placé en résidence surveillée, a retenu l’attetion de l’organisation humanitaire. Elle rapporte que ce dernier s’ets déplacé chez son médecin sous escorte policière après avoir informé les autorités, de son rendez-vous, 24 heures à l’avance. « C’était vraiment honteux », a-t-il déclaré, ajoutant  » comme si j’étais Ben laden. »

Quant à Zouhair Makhlouf, et dans une déclaration accordée à l’organisation, il a affirmé : « J’ai été emmené au poste de police de Maamoura, où un officier m’a demandé de signer un document, mais il ne m’a pas autorisé à le lire. L’officier a cité l’annonce par Saied, le 25 juillet des mesures exceptionnelles et la nomination d’un ministre de l’Intérieur par intérim. »