Selon l’article 4 de la loi d’orientation 2002-80 du 23 Juillet 2002 relative à l’éducation et à l’enseignement scolaire, « l’état garantit le droit à l’enseignement gratuit dans les établissements scolaires publics à tous ceux qui sont en âge d’être scolarisés et l’égalité de chances dans la jouissance de ce droit à tous les élèves, tant qu’ ils sont à même de poursuivre régulièrement leurs études, conformément à la réglementation en vigueur ». Mais est-ce vraiment le cas pour la rentrée scolaire de 2020/2021 ?
Au cours de l’audience avec le ministre de l’Education, Fethi Sellaouti, le 11 Août 2021, le président de la République, Kaïs Saïed, a affirmé que la rentrée scolaire devrait se dérouler « normalement et dans les meilleures conditions ».
Le Chef de l’Etat a, également, appelé le Centre Pédagogique National et les libraires à baisser les prix.
Selon un communiqué publié par la chambre nationale des libraires, relevant de L’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA), il y aura des réductions de 5% sur les prix des fournitures scolaires, à l’exception des cahiers subventionnés et des manuels scolaires et ce du 25 Août jusqu’au 25 Septembre 2021.
Est ce que les prix ont vraiment connu une baisse ?
Le Centre pédagogique national (CNP) a confirmé dans un communiqué hier, mercredi 25 août 2021, qu’au cours de cette année , les prix de vente des manuels ont été ajustés « conformément aux procédures légales en vigueur », selon la même source.
La valeur augmentée est comprise entre 100 et 500 millimes pour chaque titre, selon le niveau d’instruction, à atteindre le taux de modification est de 8,34 % pour tous les manuels.
Le Centre pédagogique national a , également, indiqué que le prix le plus bas pour les manuels scolaires après la modification s’élève à 1,4 dinar et le prix le plus est de 4,7 dinars .
Concernant les raisons de l’ajustement des prix des livres, le Centre pédagogique national a confirmé que l’ajustement des prix des manuels était le résultat des coûts élevés de production et de distribution, et afin de continuer à fournir des manuels subventionnés dans les années à venir, soulignant que la dernière modification des manuels scolaires remonte à 2008.
Pour avoir plus de détails , « JDD Tunisie » a contacté Lotfi Riahi le président de l’organisation tunisienne pour informer le consommateur.
Riahi a expliqué que « malgrè l’appel de Kais Saied à la baisse des prix , il y a une hausse de de cas derniers. En effet, il y a une augmentation au niveau des prix de la fourniture scolaire de 15% en moyenne.
Les prix des cahiers varient entre 2 et 20 dinars selon la nature du cahier (en spirales / cahier standard …) et cette variation a, bien évidemment, une influence directe sur le montant total de la fourniture, car le prix de 4 cahiers par exemple reviendrait 80 dinars est totalement différent d’acheter quatre cahiers standards ne dépassant pas les huit dinars .
Les prix des cartables varient entre 70 et 200 dinars. Que va faire un salarié qui ne gagne que 400 dt ou 500 par mois ? Le gouvernement doit imposer un plafond de bénéfices.
Les prix des livres scolaires ont connu une hausse de 15% à 20% si on compare entre les prix de l’année dernière 2020/2021 et 2021/2022″
Il a ajouté : « On ne peut pas parler d’une baisse de prix que lorsque la marge de bénéfice des grandes surfaces, dépassant les 30%, diminue. Il a expliqué qu’il y a deux types de marges de bénéfice; les « marges avant »(différence entre le prix de vente et le prix auquel il vend le produit) et les « marges arrière » (remises consenties par le fabricant au distributeur) qui ont une valeur plus que 30% chacune. C’est pourquoi, notre interlocuteur appelle à » imposer des amendes aux contrevenants, comme c’est le cas pour l’Autorité de concurrence française. »
19 jours nous éparent de la rentée scolaire. Le sujet des prix de la fourniture fait polémique et la discussion à propos les prix est récurrente durant ces dernières années. Entre l’appel de Kais Saïed de baisser les prix et l’exploitation des fournisseurs et des vendeurs de cette occasion pour faire des bénéfices se trouve le citoyen tunisien inquiet du cout de la fourniture et la société civile appelant à trouver des solutions urgente.