Le bilan des morts suite à l’inondation d’une usine textile clandestine dans la ville marocaine de Tanger (nord) est passé à 29. Les derniers chiffres recueillis par les médias locaux notamment la télévision 2M, indiquent que 26 victimes sont noyées par les flots qui ont assailli cette unité et 3 ouvriers sont morts par électrocution.
Des sources de l’Association marocaine des droits de l’Homme ont indiqué que parmi les morts il y avait 20 femmes. Dix personnes ont été sauvées.
Les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation du propriétaire de l’usine clandestine, ce dernier a failli mourir dans l’incident mais il a été secouru par des ouvriers et il a été hospitalisé dans une clinique privée sous une surveillance policière.
De leur côté, les autorités ont annoncé lundi 8 février l’ouverture d’une enquête pour clarifier les causes de l’accident, sans fournir plus de détails pour le moment, selon l’agence de presse marocaine MAP.
Les pouvoirs disent ne pas être au courant de l’existence de l’atelier de confection. Cependant, les habitants de la région ont déclaré qu’ils s’y rendent depuis plusieurs années.
La tragédie a secoué le pays, poussant de nombreuses personnes à condamner le manque de précautions de sécurité dans les ateliers clandestins textiles dans le pays, dont la plupart sont illégaux.
Le Roi Mohammed VI a déclaré que l’Etat mettra en place toutes les mesures nécessaires pour que ce genre de tragédies ne se reproduise plus.
Le 10 Février, Les autorités tangéroises ont appelé les unités de production clandestines de différents quartiers de la ville de Tanger à suspendre leurs activités jusqu’à la régularisation de leur situation juridique.
Cette tragédie a engendré tant d’irritations et de frustrations sur les réseaux sociaux. Maints internautes dénoncent l’exploitation brutale des ouvriers par les entreprises capitalistes qui, à leurs dires, n’accordent aucune importance à la sécurité et à l’hygiène au travail. Ils emploient les ouvriers dans des conditions indécentes.
Ils appellent le gouvernement à protéger le droit des ouvriers et sanctionnent les entreprises qui enfreignent la loi en mettant en place un dispositif de contrôle efficace.
Wassim DALY, journaliste à France 24, a déclaré que la tragédie de Tanger lui rappelle l’incident des ouvrières agricoles tunisiennes qui mortes suite à la collision de leur camion alors qu’elles se rendaient au travail. Ces exemples sont répandus dans nos pays et reflètent l’indifférence des autorités à l’égard des couches sociales vulnérables, déplore Daly.
Selon le Conseil économique, social et environnemental (CESE), Le Maroc enregistre chaque année environ 2.000 décès dus à des accidents du travail, l’un des chiffres les plus élevés en Afrique du Nord.
Le secteur du travail informel au Maroc occupe la cinquième position dans le secteur économique non agricole et les ouvriers travaillent souvent dans des conditions précaires.
Selon une étude de la Confédération patronale marocaine publiée en 2018, 54% de la production du secteur cuir et textile au Maroc émane de structures informelles comportant des unités de production qui ne répondent pas aux règles de sécurité.