
Huit migrants sont morts et 29 ont été secourus après le chavirement de leur embarcation au large de Sfax, en Tunisie, alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe. Cette tragédie met en évidence le rôle croissant de la Tunisie en tant que point de départ important, alors que l’UE intensifie ses efforts pour freiner l’immigration clandestine.
Huit migrants de différentes nationalités sont morts et 29 autres ont été secourus après que leur bateau a chaviré au large de la côte de Sfax, dans le centre de la Tunisie, ont confirmé les autorités lundi 28 avril.
L’incident s’est produit tôt dimanche dans les eaux proches de la ville d’Abwabed, un point de départ bien connu des migrants qui tentent le périlleux voyage vers l’Europe.

Selon Houcem Eddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale tunisienne, toutes les personnes à bord étaient des ressortissants étrangers, notamment des personnes originaires d’Afrique subsaharienne.
Les opérations de recherche se poursuivent pour retrouver les personnes disparues qui auraient pu se trouver à bord du bateau au moment du naufrage.
La Tunisie, plaque tournante du transit méditerranéen
La Tunisie devient de plus en plus une plaque tournante pour les migrants qui tentent de traverser la Méditerranée, l’île italienne de Lampedusa n’étant qu’à 150 kilomètres de là.
Des milliers de migrants, dont beaucoup fuient les conflits, la pauvreté ou l’instabilité politique, ont utilisé la Tunisie comme point de départ de leur voyage vers le nord.
Au début du mois, les autorités ont commencé à démanteler des camps informels près de Sfax, qui abritaient des milliers de migrants subsahariens. Nombre de ces migrants se retrouvent aujourd’hui bloqués alors que les politiques de l’Union européenne (UE) visant à endiguer la migration irrégulière se durcissent.
L’Italie renforce les frontières tunisiennes
En 2023, la Tunisie a signé un accord de 255 millions d’euros (290 millions de dollars américains) avec l’UE, dont près de la moitié était destinée à la lutte contre la migration irrégulière. Soutenu par le gouvernement italien de droite, l’accord vise à renforcer les contrôles aux frontières de la Tunisie et à réduire le nombre de bateaux quittant ses côtes.
Selon Frontex, l’agence de surveillance des frontières de l’Union européenne, les passages irréguliers sur la route de la Méditerranée centrale ont diminué de 64 % jusqu’en septembre de l’année dernière. Toutefois, les dangers auxquels sont exposés les migrants restent élevés, les naufrages et les décès étant fréquents le long de la route.
Le président tunisien Kais Saied a récemment demandé à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) d’accélérer les programmes de retour volontaire pour les migrants irréguliers, indiquant ainsi que la Tunisie continue à adopter une position intransigeante face aux pressions humanitaires et politiques croissantes liées à la situation des migrants.
Avec Reuters et AFP