Selon la définition donnée par des juristes de par le monde, et contrairement à un État de droit, un État policier exerce son pouvoir de manière aussi autoritaire que totalitaire, en faisant appel aux forces de police. Les habitants d’un État policier ne jouissent pas d’une totale liberté d’expression, ni de leur totale liberté de circulation.
Dans sa version extrême, l’État policier peut abuser de son pouvoir en utilisant des manières contraignantes ou en s’adonnant à des pratiques de tortures et de chantages pour soumettre le peuple et le pousser à ne plus critiquer ou à ne plus protester contre la politique de l’État. Il arrive aussi qu’une surveillance de masse par l’État policier soit de mise. Et ce, sous la menace des forces policières.
Grand nombre de juristes et de sociologues de multiples nationalités, s’accordent à considérer toute forme de répression exercée par des forces de la police ainsi que toute réduction des libertés des citoyens, notamment si ces derniers sont intimidés ou sous surveillance, donnent à l’État la qualification d’État policier.
A l’opposé d’un régime de droit, un État policier est le synonyme d’un régime politique qui s’appuie essentiellement sur la police, où celle-ci est omniprésente notamment lors des protestations citoyenne ou populaire. Ceci est le cas lorsque le déploiement policier est quantitativement abusif, et lorsque la manière forte ou les arrestations en masse sont utilisées pour la répression de toute contestation citoyenne qu’elle soit individuelle ou collective.
La Tunisie, sous le régime de Ben Ali, a été qualifié aussi bien sur le plan national qu’international comme un Etat policier tant l’usage de la force policière était omniprésent. Dans la Tunisie postrévolutionnaire, le régime s’est voulu démocrate. Cependant, depuis le 14 janvier 2021, nombre de manifestations se plaignent d’une répression policière et d’un déploiement policier abusif et exagéré. Serions-nous en train de régresser ? Le futur nous le dira.
Y.A.