Le 25 janvier 2021, la ville de Sbeitla a vécu une nuit mouvementée. Entre protestations, escarmouches et violences, on peut dire que Kasserine a enregistré un nouvel épisode dramatique dans la série des affrontements entre citoyens et forces de l’ordre. D’ailleurs, cela a malheureusement débouché sur le décès d’un jeune de la Cité Essourour, Haykel Rachdi, dont les raisons demeurent encore floues. Dans la journée de ce mardi 26 janvier 2021, les manifestations ont repris.
Versions contradictoires des faits
Le procureur adjoint de la République près le tribunal de première instance de Kasserine, Chaouki Bouazzi, a déclaré au « JDD » que devant les récits contradictoires sur la cause du décès du jeune homme Rachdi, entre des sources qui déclarent que ce dernier a été atteint par une bombe de gaz lacrymogène, dont l’usage par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants, et d’autres affirmant sa chute de l’escalier de sa maison, le rapport du légiste tranchera, étant donné qu’il déterminera le type de blessure et les causes qui ont résulté, à travers des données scientifiques.
Des témoins ont, par ailleurs, fait part que juste après la prière funéraire à la mosquée de la commune, les citoyens se sont dirigés vers le cimetière pour enterrer le jeune Haykel et les forces de l’ordre sont intervenues pour tirer du gaz lacrymogène.
“ Il y avait des enfants qui hurlaient, cela a certainement induit les forces de l’ordre en erreur, croyant, à mon avis qu’il y avait des protestations” nous a confié un habitant de la Cité Essourour.
“ L’acharnement de la police quant au recours au gaz lacrymogène est inexplicable, il n’y avait rien de grave pourtant,” a-t-il enchaîné.
Pour les habitants de la Cité Essourour, quartier populaire comptant plus de 20.000 personnes, la police avait clairement tiré du gaz lacrymogène sur Haykel Rachdi, celui-ci a été, immédiatement après, conduit à l’hôpital. Au CHU de Sahloul, le jeune homme a succombé à une hémorragie.