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Menaces sur la jeune démocratie tunisienne

Venu avec ses 11 ministres proposés, requérir le vote de confiance des députés de l’Assemblée des députés du peuple, ARP, ce mardi 26 janvier 2021, le chef du gouvernement  Hichem Mechichi a souligné l’importance de cette institution et ses élus, loin du tumulte et des débats « stériles ». Cette Assemblée même qui a voté pour son Gouvernement, il y a de cela trois mois, qui est source de légitimité consacrant les principes et valeurs de la démocratie.

« La Tunisie a rompu avec le tryptique parti unique, leader unique et opinion unique », a souligné Mechichi expliquant qu’il a choisi de se présenter, avec les 11 ministres du remaniement, dans le seul objectif de consolider la communicabilité entre les deux instituions législative et exécutive.

En disant cela, le chef du gouvernement a sans aucun doute à l’esprit les dernirs échanges assez houleux entre les deux têtes de l’exécutif, la présidence de la République et celle du Gouvernement.

Mais pourquoi donc ces rapports conflictuels, alors que la Constitution tunisienne est claire et a donné a chacun des prérogatives, qui si elles étaient bien combinées, seraient, plutôt complémentaires et dont l’impact serait ô combien bénéfique pour le pays.

Le pays se débat dans une crise historique, sur tous les plans, alors que le bras-de fer se poursuit, mettant en péril  et un processus déclenché un 14 janvier 2011 et des institutions, surtout celle de la présidence en voie de perdre de sa crédibilité et de surtout de son prestige.

En proférant des menaces en public et lors d’une réunion de haut rang, celle du Conseil national de sécurité, le président de la République n’a fait qu’approfondir le fossé entre lui et le reste des institutions de l’Etat. Taclant le chef du gouvernement, pour un vice de forme, vite réparé, dans l’après-midi par ce dernier, mais qui en réalité ne touche en rien à la procédure suivie dans la désignation des ministres, Kais Said a brandi la menace de ne pas recevoir certains ministres, lors de la prestation de serment, même si ces derniers ont obtenu le vote de confiance du Parlement.

A ce propos, plusieurs constitutionnalistes ont été unanimes pour qualifier cette décision de lubie, qui n’a rien à voir avec la Constitution ni avec les prérogatives du président de la République. D’ailleurs, celles-ci sont réduites et ne lui permettent pas d’agir à sa guise. D’où sa faiblesse institutionnelle et politique, étant sans parti pour le soutenir.

Kais Said, se sentant isolé, est en train de brouiller les cartes et de mettre en péril toute l’équation politique mise sur les rails.

Le chef du Gouvernement qui a choisi de se tourner vers les institutions de l’Etat, en l’occurrence, le Parlement  et par là un passage en force, fournit-il ainsi, une arme de plus à Said, ou prouve-t-il qu’il agit dans le strict respect des principes de la Constitution ?

En tout cas, la solution se trouve dans la Constitution même : « Les membres de l’Assemblée des représentants du peuple peuvent, à la majorité, présenter une motion motivée pour mettre fin au mandat du Président de la République en raison d’une violation grave de la Constitution », selon l’article 88.

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