Le gouvernement Guinéen a annoncé dimanche 14 Février la résurgence du virus Ebola dans le pays. Le directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire Dr Sakoba Keita a déclaré dans une conférence de presse tenue dans la même journée la confirmation de sept contaminations du virus Ebola dans la sous-préfecture de Gouéké, préfecture de N’Zérékoré.

Les trois personnes décédées sont deux femmes et un homme. La première victime était une infirmière dans le sud-est du pays. Elle a été enterrée le 1er février «et certaines personnes qui ont participé à ses funérailles ont commencé à manifester des symptômes de diarrhée, de vomissements, de saignement et de fièvre quelques jours plus tard », a indiqué Keita.

Le gouvernement a promis un approvisionnement rapide en vaccins et la mise en place des mesures nécessaires : l’isolement de tous les cas suspects aux centres de traitement épidémiologique de N’Zérékoré et de Conakry, l’investigation sur les cas  afin d’identifier tous les contacts à isoler, l’approvisionnement en intrants de sensibilisation, de prévention, de diagnostic et de prise en charge, l’activation de la coordination et des commissions techniques de la riposte à Ebola et l’ouverture d’un centre de prise en charge des cas détectés.

Le gouvernement a exhorté toute personne présentant des symptômes à contacter un médecin immédiatement.

La Guinée était à l’origine de la plus grande flambée de la maladie jamais enregistrée

Préoccupations de l’OMS

Le représentant de l’OMS, Alfred George Ki-Zerbo, a déclaré lors d’une conférence de presse le déploiement immédiat des ressources colossales pour aider la Guinée dans cette situation critique. Alfred a annoncé que l’OMS est en contact avec un laboratoire de fabrication de vaccins pour garantir la mise à disposition des doses nécessaires en vue d’éradiquer le virus dans le plus bref délai.

Il a notamment clarifié que de nombreuses leçons ont été tirées des vagues précédentes, y compris la nécessité d’impliquer les communautés dès le début. Cela inclut les guérisseurs traditionnels, qui sont souvent le premier secours pour les guinéens ruraux cherchant un traitement pour les maladies.

Pas loin de la Guinée, Les autorités congolaises ont annoncé, dimanche 7 février, la résurgence du virus dans l’est du pays, après la mort d’une femme, trois mois après l’annonce du gouvernement de la fin d’une vague précédente d’Ebola.

Le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé de l’Afrique a déclaré dimanche sur Twitter qu’elle était très inquiétée par rapport à cette nouvelle vague épidémique en Guinée et que l’OMS intensifiera ses efforts pour faire face à cette résurgence d’Ebola.

L’OMS a qualifié la vague récente d’Ebola en République démocratique de Congo comme une urgence sanitaire internationale.  

Une situation alarmante

La Guinée n’avait pas vu de cas d’Ebola depuis 2016, date à laquelle elle a marqué la fin d’une épidémie déclenchée dans sa région du sud-est en 2014. Cette épidémie est la plus meurtrière à ce jour. Elle s’est propagée au Libéria et à la Sierra Leone, infectant au total plus de 28.000 personnes dans 10 pays et tuant plus de 11.000 personnes.

Les experts sanitaires se précipitent pour retracer et isoler les personnes qui ont eu un contact avec l’une des victimes identifiées.

Au Libéria, le pays voisin de la Guinée, le président George Weah a mobilisé les autorités sanitaires et les professionnels de la santé pour prendre les précautions nécessaires et faire face à une éventuelle résurgence d’Ebola.

Son bureau a déclaré que « les activités de surveillance et de prévention » seraient intensifiées, bien qu’aucun cas d’Ebola n’ait été identifié au Libéria jusqu’à présent.

La résurgence d’Ebola survient alors que l’Afrique de l’Ouest est toujours aux prises avec la pandémie de coronavirus. Ce qui pourrait engendrer des difficultés au niveau des ressources allouées au secteur de la santé. « Nous sommes confrontés à quatre épidémies en même temps », a déploré le chef de l’Agence nationale de sécurité sanitaire en Guinée.