Démentant tous les pronostics, le président de l’Assemblée des Représentants du peuple, ARP, Rached Ghannouchi, vient de publier, en début de soirée de ce vendredi 15 janvier 2021, un communiqué dans lequel il condamne les agressions perpétrées par les membres de la coalition Al Karama, à l’encontre de députés du Bloc démocratique.
Et comme il n’est jamais trop tard, plus d’un mois après les incidents de l’ARP, la condamnation est tombée. Le communiqué dénonce, fermement, les violences contre les députés, Samia Abbou, Anouar Ben Chahed et Amal Saidi. Le président du Parlement a qualifié, une première, ces violences de précédent dangereux, sous l’Hémicycle.
Les observateurs estiment que cette condamnation vient après la détérioration de l’état de santé, ce 15 janvier, des députés précités et qui avaient observé une grève de la faim, depuis quelques jours, dénonçant le mutisme et l’inaction du président de l’ARP.
Un revirement de situation qui pose plus d’un point d’interrogation : Ennahdha, encore plus son président et président de l’ARP, ne peut avoir pris cette décision contre son allié, Al Karama, qu’il défend bec et ongles, à toute occasion, sans préméditation.
Ennahdha ne fait rien sans calcul préalable, principalement, avec ses alliés, d’hier et d’aujourd’hui. Nidaa Tounes, Qalb Tounes et Al Karama n’ont rien vu venir, bien qu’en politique les mots jamais ou toujours, ne font pas partie du lexique. Aujourd’hui, ils paient les frais d’une stratégie réfléchie et combien préjudiciable!
Une première lecture des événements ne peut ne pas poser plus d’une question : qu’adviendra-t-il de la ceinture politique du gouvernement, une fois Qalb Tounes et Al Karama hors-jeu ?
Le « jeu » en vaut-il la chandelle ? Peut-on s’attendre à d’autres alliances inavouées et d’autres rapprochements « voulus » et « attendus » par beaucoup ?