La situation sanitaire devient de plus en plus critique sous nos cieux. Le scénario britannique nous guette. On est loin de maîtriser la situation ! C’est la raison pour laquelle une conférence de presse s’est tenue hier à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).

Le directeur de l’Institut Pasteur, M. Hechmi Louzir, a exprimé dans une déclaration donnée à une radio, son étonnement par rapport aux foules lors des manifestations ayant lieu récemment en Tunisie, sans le moindre respect des gestes barrières. Il a jugé ce comportement de « choquant », surtout avec la possibilité de résurgence des nouveaux variants, parus à l’étranger, sur notre territoire.

De son côté, la Directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Nissaf Ben Alaya, a affirmé que l’apparition des nouveaux variants du Covid-19, à travers le monde, a accéléré la propagation du virus, même si de nombreux pays ont déjà entamé les campagnes de vaccination contre le virus.

Dans cette optique, elle a souligné que ces variables génétiques parues à travers le monde, peuvent produire, une fois détectées en Tunisie, une troisième vague de coronavirus qui risque également d’effondrer le système sanitaire :  « Il n’y a pas de données qui prouvent l’existence de nouveaux variants de Covid-19 à propagation rapide en Tunisie. Toutefois, il faut être vigilant, vu sa propagation dans plusieurs pays. » a-t-elle ajouté.

Le Directeur général de la santé, Fayçal Ben Salah, a de son côté mis en garde contre ceux qui ne se conforment pas aux protocoles sanitaires prescrits par le Comité scientifique de lutte contre le coronavirus, faisant valoir que le nombre de décès augmentera jusqu’à atteindre 14 mille cas, vers la fin du mois, si on ne se l’aligne pas aux mesures sanitaires.

Des députés appellent à l’annulation du confinement obligatoire dans les hôtels

Des députés représentants des Tunisiens à l’étranger ont appelé à l’annulation du confinement obligatoire dans les hôtels, imposé aux Tunisiens en provenance de l’étranger. Le test négatif et le deuxième test fait en Tunisie sont largement suffisants en termes de protection sanitaire, soutiennent-ils. Ils ont invoqué également les prix excessifs de séjour dans les hôtels.

A cet égard, les membres de la Commission des affaires des Tunisiens à l’étranger, ont proposé le recours au bracelet électronique qui prouve que la personne en question a observé les précautions sanitaires en vigueur.

Nissaf Ben Alaya a tenu à préciser que les mesures de prévention sanitaire imposées aux personnes en provenance de l’étranger s’inscrivent, dans le but d’arrêter la propagation des nouveaux variants du virus, en faisant savoir que la Tunisie n’est pas encore arrivée à contrôler et à maîtriser parfaitement la situation épidémiologique.

Suspicion d’un cas de contamination au nouveau variant à Kasserine

Le directeur régional de la Santé à Kasserine a déclaré à l’agence Tunis Afrique Presse (TAP) que l’apparition du nouveau variant de coronavirus à la délégation de Sbeïtla, est pour le moment une simple « suspicion » et que le séquençage génique se fait de manière normale afin d’examiner la nature et les composantes du virus

Des campagnes de sensibilisation ont été mises en place dans cette zone rurale, siège de propagation, pour exhorter les citoyens à prendre les précautions sanitaires idoines. En outre, plusieurs cas de contamination confirmés ont été mis à l’isolement. Une décision a été prise concernant l’interdiction des déplacements envers et aux alentours de cette zone.

Bilan sur la situation épidémiologique en Tunisie

Rappelons que la Tunisie a recensé, le 28 février, selon le bulletin quotidien du ministère de la Santé publié sur sa page Facebook, 21 décès supplémentaires et 392 nouvelles contaminations par le coronavirus sur 2378 tests effectués, portant ainsi le nombre total des décès depuis l’apparition du virus à 8022.

Linda Megdiche