Les avocats français William Bourdon et Vincent Brengarth ont annoncé dans une lettre ouverte publiée, hier jeudi, qu’ils ont déposé un appel auprès du Groupe de travail sur la détention arbitraire qui siège auprès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (GTDA) « aux fins qu’il soit considéré que le placement en résidence surveillée de leurs clients Chawki TABIB et Mohamed Anouar MAAROUF constitue une détention arbitraire ».
Ils rappellent que « l’accaparement de tous les pouvoirs par le Président de la République Kais Saied ne laissait guère de doute sur l’issue de cette procédure ».
Selon les avocats, « leurs clients subissent le même sort qu’une centaine d’avocats, magistrats, hommes d’affaires, etc… qui, pour certains, dans le silence de la communauté internationale, ont été placés en résidence surveillée ou à minima sont interdits de quitter le territoire tunisien en dépit des protestations de nombreuses organisations professionnelles et organisations de défense des droits de l’homme ».
A noter que les deux concernés ont déposé une plainte auprès du Tribunal administratif dans le but de faire annuler la décision du chargé du département de l’Intérieur. Imed Ghabri, porte-parole du Tribunal administratif a déclaré auparavant que dix plaintes ont été déposées par des personnes placées en résidence surveillée.
L’équipe chargée des détentions abusives de la Haute commission des droits de l’homme est un mécanisme qui examine ce genre de dossiers. La mission de l’équipe formée par cinq personnes indépendantes et élues est de vérifier les cas de détention et leur conformité avec les standards internationaux.