Les députés du bloc démocratique ont annoncé, dans la soirée du vendredi 15 janvier, la suspension de leur sit-in après la publication d’un communiqué dénonçant la violence par la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Trois députés de ce même bloc (Samia Abbou, Amal Saïdi et Zied Ghanney) ont également suspendu la grève de la faim qu’ils avaient entamée depuis plusieurs jours.
Les députés du bloc démocratique avaient entamé le 8 décembre dernier un sit-in ouvert à l’ARP pour protester contre le refus de la présidence de l’Assemblée de soumettre à la séance plénière une déclaration dénonçant la violence au sein de l’hémicycle, après l’agression subie le 7 décembre par les députés Anouar Bechahed, Samia Abou et Amal Saïdi.
Dans un communiqué rendu public jeudi en début de soirée, le président de l’ARP, Rached Ghannouchi, a «condamné avec fermeté la violence physique exercée par certains députés du bloc de la coalition Al-Karama» et considéré «leurs pratiques comme un précédent grave, qui ne devra plus se reproduire».
Divorce consommé entre Ennahdha et Al-Karama
Le communiqué, qui intervient 40 jours après l’agression, fait suite à la détérioration de l’état de santé des trois députés du bloc démocratique en grève de la faim.
Réagissant au communiqué de la présidence de l’ARP condamnant la violence, le président du bloc de la coalition Al-Karama, Seifeddine Makhlouf, a déclaré que «les députés de son bloc ont été poignardés dans le dos».
Seifeddine Makhlouf a aussi annoncé le retrait de la coalition Al-Karama de l’alliance qui soutient le gouvernement de Hichem Mechichi.
«Ce communiqué constitue un tournant dans nos relations avec nos alliés, je le dis haut et fort : à partir de ce moment plus aucune alliance ne nous engage», a-t-il lancé dans une déclaration accordée à la chaîne Attessia, indiquant au passage que la coalition Al-Karama ne va pas accorder confiance aux nouveaux membres du gouvernement dans le cadre de l’imminent remaniement ministériel.
