Le ministre français de l’intérieur Gérald Darmanin a confirmé, mercredi, sur la chaine BFM TV, le durcissement des conditions de visas à l’égard du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. Il a déclaré, sans ambages et menaçant, à l’adresse des trois pays que  » tant que vous ne reprenez pas vos ressortissants, on n’accpete pas vos compatriotes » annonçant une réduction, cette année, de 30%, du nombre de visas accordés aux ressortissants Tunisiens par rapport à 2020, contre 50% pour le Maroc et l’Algérie.

L’Algérie a dénoncé « une décision unilatérale du gouvernement français » et a convoqué l’ambassadeur de France à Alger pour protester contre cette décision et lui notifier « une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France ».

Alors que le Maroc a regretté cette décision la qualifiant d’« injustifiée ». « Le Maroc a toujours géré la question migratoire et le flux des personnes, avec une logique de responsabilité et d’équilibre entre la facilitation des déplacements des personnes (…) et la lutte contre la migration clandestine », selon le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita.

Par contre du côté de Tunis, aucune réaction jusque-là, comme si l’affaire ne concernait pas des ressortissants tunisiens. Le ministère des affaires étrangères devrait élever la voix et protester contre cette décision.

En 2021, le taux d’éloignement, soit le ratio entre le nombre de personnes sous obligations de quitter le territoire français (OQTF) et le nombre de personnes effectivement expulsées, est tombé à 4% en 2021 pour la Tunisie contre 8% en 2020, 19% en 2019. Entre janvier et juillet cette année, 131 Tunisiens ont été expulsés sur les 9 000 obligations à quitter le territoire français.

Le taux d’exécution de la Tunisie est supérieur à ceux de l’Algérie ( 0,2%) et du Maroc( 2,4%).

Il est à rappeler que le montant des frais de visas de court séjour est passé de 60 euros à 80 euros, soit environ 251 dinars (de 35 euros à 40 euros pour les enfants de 6 à 12 ans) , à partir de février 2020, à la suite d’une décision de l’Union Européenne qui s’impose à tous les États membres de l’espace Schengen. Ce montant n’est pas remboursable en cas de refus.