Dans un communiqué publié , ce mardi 14 septembre 2021, sur sa page officielle Facebook, l’organisation I Watch a indiqué que les mesures exceptionnelles prises, même si elles sont dans le cadre de la Constitution, comme le souligne le Président de la République, elles doivent viser à « assurer le retour au fonctionnement normal des rouages de l’État dans les meilleurs délais » pour qu’on ne dise qu’« il nous a soignés et nous a fait du tort », surtout dans un contexte de la paralysie totale qui touche un nombre d’institutions de l’Etat: le parlement et la présidence du gouvernement.
l’organisation a, également appelé le Président de la République à préciser les raisons du retard de la levée de ces mesures exceptionnelles, comme le stipule l’article 80 de la Constitution.
Selon la même source, l’affirmation par le chef de l’Etat de son « respect de la Constitution et son intention de la modifier, mais selon quelles procédures », ce contredit les mesures qu’il a prises. Il n’est pas possible d’amender la Constitution lorsque les activités du Parlement sont gelées, conformément aux articles 143 et 144 du chapitre huit de la Constitution, » si l’on néglige une fois de plus le rôle de la Cour constitutionnelle. »
De sa part, Human Rights Watch a épinglé Kais Saïed sur les violations des droits de l’homme dans un article publié le 11 septembre 2021.
Les actes de répression arbitraires et à motivation politique se sont multipliés en Tunisie depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Kais Saied a suspendu le Parlement, levé l’immunité parlementaire des députés, limogé le chef du gouvernement et pris le contrôle du ministère public, a déploré l’organisation Human Rights Watch
Selon le Directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch Eric Goldstein: » Les assurances du président Saïed sur les droits de l’homme sonnent fausses, puisqu’il concentre tous les pouvoirs entre ses mains. Les parlementaires et autres Tunisiens commencent, soudainement, à faire face à des restrictions arbitraires de leur liberté, et certains sont jetés en prison »
Pour les médias à l’étranger ( notamment les journaux français et américains), certains articles convergent sur un seul point: l’inquiétude et la peur de la « dérive autoritaire ».
Le journal français « Libération » a publié un article, le 13 septembre 2021, intitulé « Les libertés victimes de l’opération mains propres du Président. » Selon cet article, « Soutenu par la majorité des tunisiens, Kais Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs fin juillet, poursuit sa croisade anticorruption. Mais juges, avocats et opposants redoutent une « dérive autoritaire ». Le parlement pourrait être dissous dès ce lundi »
A la question » les Tunisiens veulent-ils toujours la démocratie ? » le journal américain Washington Post, écrit, le 2 septembre 2021, que « pour mieux comprendre ces résultats contradictoires, Milan Svolik et moi-même avons interrogé un échantillon représentatif au niveau national de 1 200 Tunisiens immédiatement après l’élection de Saied en 2019, à l’aide d’une enquête en face à face menée par Elka Consulting. Nous avons constaté qu’en moyenne, les Tunisiens percevaient que la transition politique avait apporté plus de libertés politiques, plus de corruption, plus de chômage, une hausse du prix des carburants, plus de crimes violents et moins de sécurité personnelle et financière ».