Le président de la République, Kais Saïed, est devenu un adepte de l’Avenue Habib Bourguiba, celle de sa prédilection. Ses descentes dans le boulevard principal de la capitale sont devenues de plus en plus fréquentes. C’est là où il peut oser une sorte de bain de foule malgré une sécurité très rapprochée. Et c’est là où se trouve le siège du ministère de l’intérieur qu’il affectionne plus qu’aucun autre ministère.
Au lendemain de l’annonce de mesures exceptionnelles en vertu de l’article 80 de la Constitution, il est descendu au centre-ville de la capitale, dans la nuit de dimanche 25 à lundi 26, vers 2h du matin, pour s’offrir un bain de foule.
Entouré d’une importante escorte sécuritaire, le chef de l’Etat a fait une nouvelle descente dans la soirée d’hier pour aller à la rencontre des quelques personnes rassemblées dans l’avenue Bourguiba. Il a fait une déclaration à la chaine émiratie, Sky-news Arabia, dont le correspondant ne se trouvait certainement pas par hasard à cette heure-ci. Il a annoncé que « la formation du gouvernement est imminente ». Ce retard pourrait s’expliquer par son souci de choisir « des personnes intègres et loyales qui ne trahissent pas la confiance du peuple. Des personnes intègres, capables d’assumer la responsabilité, » a-t-il expliqué.
Il n’a pas manqué de rappeler qu’il avait agi conformément à la Constitution qu’il respecte. Toutefois, il a assuré que certains « articles qui ont été écrits sur mesure, provoquant un rejet et une colère populaires, pourraient être révisés ». Il a estimé que « les textes et les règles doivent répondre aux attentes des citoyens et non servir les intérêts de certaines personnes. »
Plus de 45 jours après la proclamation de l’état d’exception par le président de la République Kais Saied, le 25 Juillet dernier, et l’attente se fait longue. Les pressions se font de plus en plus fortes et le président prend tout son temps.
Pendant ce temps le pays s’enlise dans une crise sans fin et les partenaires étrangers commencent à s’inquiéter. Et les Tunisiens avec.
