Par : Kamel Zaiem
Ceux qui, au nom d’une virilité qu’ils ne possèdent peut-être pas, osent offenser et agresser des femmes pour la simple raison qu’elles ne partagent pas leurs avis, viennent de recevoir une gifle des plus appuyées de la part de la tenniswoman tunisienne Ons Jabeur, une femme qui vaut plus que mille hommes.
Eh oui, ceux qui ne voient en la femme que ce qui « rassasie » leur bas instinct d’animal, ne peuvent pas être fiers de s’attaquer à des femmes désarmées qui n’ont que leur courage, leur morale, leur noblesse et leur niveau intellectuel à brandir face à ces pseudo-hommes, habitués aux sales besognes et aux ordurières missions, dont ce Sahbi Smara, le député qui ambitionne de concurrencer Seifeddine Makhlouf, son ex-patron à Al Karama, en matière de bassesse, d’abjection, de lâcheté et de bestialité.
Une question de principe
La femme qu’ils ont agressée, sous les yeux coupables de la présidence du Parlement, des députés extrémistes et ceux qui les soutiennent et qui ont appris à les caresser dans le sens du poil pour espérer bénéficier de la bénédiction de ceux qui font la loi sous l’hémicycle du Bardo, peut au moins se targuer d’être une femme de principe. Certes, on ne partage pas avec Abir Moussi ses principes et parfois sa manière d’agir, mais on ne peut que respecter son attachement à sa ligne directrice qu’elle a refusé d’abandonner malgré les contraintes et les menaces de la part de ces énergumènes qui changent de principes comme ils changent de chemises à l’image d’un Smara, un ex-RCDiste subitement devenu à la fois « révolutionnaire », intégriste, nahdhaoui puis karamiste, c’est-à-dire là où il y a une avilissante aumône à ramasser, ou d’un Makhlouf, ami des ex-proches collaborateurs des frères Trabelsi devenu le plus farouche défenseur des terroristes les plus sanguinaires du pays.
Et comme la scène d’agression est passée sans susciter l’indignation de Samira Chaouachi, une femme qui présidait, ce jour-là les travaux de cette fameuse séance plénière, et comme la ministre de la Femme, présente sur place pour répondre aux interrogations des députés, n’a pas daigné mettre fin à la séance et afficher son opposition à de telles agressions, soucieuse de ne pas déranger ni impliquer un Parlement dominé par les nahdhaouis, amis de Hichem Mechichi, son patron à La Kasbah, il a fallu que d’autres voix s’élèvent ailleurs pour dire non à ces aliénés et psychopathes.
Ons a jailli au bon moment
Et la meilleure réponse est venue de Londres, l’ex-fief de Rached Ghannouchi, du côté de Wimbledon, là où se tiennent depuis une semaine les internationaux de tennis qui réunissent les meilleurs joueurs et joueuses de la planète. Et parmi le gotha de cette discipline sportive, se trouve une certaine Ons Jabeur qui peut se vanter de faire partie des tenniswomen les plus respectées et les plus fortes depuis déjà quelques années.
Ons est également une femme tunisienne et l’ignoble agression contre Abir Moussi la touche directement. Ceux qui continuent à croire que la femme n’est qu’un objet n’ont qu’à suivre les médias à travers le monde, qui n’hésitent pas à plébisciter Ons Jabeur, allant jusqu’à la qualifier de « Onstoppable », un jeu de mots sur son prénom et le mot anglais unstoppable (inarrêtable).
Rien que cette qualification suffit à gifler dans tous les sens ces extrémistes et bandits du Parlement qui se prennent pour des hommes. Cette éclaircie qui nous parvient de Londres suffit à leur répondre et à dévoiler leur ignorance et leur nauséabonds principes et règles.
Aujourd’hui, les images qui filtrent de la Tunisie n’illustrent que l’état désastreux de la crise sanitaire et le comportement obscène de ses gouvernants. Fort heureusement que notre vaillante et charmante Ons est là pour donner une autre image du pays, totalement opposée à celles qui circulent.
Encore plus dangereuse !
Après sa dernière victoire au troisième tour du tournoi de Wimbledon face à l’Espagnole Muguruza, la douzième joueuse mondiale, Ons Jabeur a été encore plus formidable en conférence de presse : « Je suis fière d’être tunisienne et arabe et j’espère voir d’autres joueuses de mon pays ou des autres pays arabes jouer à ce niveau. Et Ons d’aller mieux expliquer ce qui a changé pour devenir encore plus performante : « Je crois plus en moi, je suis plus solide. Le talent c’est bien, mais ça ne suffit pas à gagner. Je sais que je peux jouer n’importe quel coup, mais ce n’était pas vraiment clair dans ma tête parfois. Mais grâce au travail que je fais avec mes coaches, sur la stratégie avant les matchs, et l’analyse après, je sais de plus en plus quel coup jouer et à quel moment. Je suis devenue plus dangereuse ».
Eh oui, elle n’a pas hésité à le dire : elle est devenue plus dangereuse et toutes les femmes du pays vont le devenir après le triste épisode du Parlement.
Les extrémistes sont avertis : plus rien ne sera comme avant cette vile agression. La femme tunisienne n’a pas encore dit son dernier mot et la suite des événements va certainement le prouver.