Les autorités libyennes ont livré aux autorités tunisiennes, jeudi 11 mars 2021, les enfants et les femmes des combattants de l’organisation terroriste « Etat islamique » (Daech).

  • Quel sera l’avenir de ses enfants ?
  • Qui les prendra en charge ?
  • Quels sont les moyens qui seront déployés pour assurer leur insertion sociale ?

Une première extradition

Le président de l’observatoire tunisien des droits de l’homme, Moustapha Abdelkebir, a confié au JDD, vendredi 12 mars 2021, que les autorités libyennes ont livré à leurs homologues tunisiennes, via le poste frontalier de Ras Jedir, 5 enfants non accompagnés ainsi que 3 femmes des combattants tunisiens de l’organisation terroriste Daech.

Il s’agit d’une première qui sera suivie par d’autres extraditions des enfants et des femmes de combattants terroristes se trouvant dans les zones de conflit en Irak, Libye et Syrie. Ces individus sont bloqués depuis des années. Leur retour est rendu possible grâce aux efforts diplomatiques de l’Etat tunisien en collaboration avec la société civile.

Abdelkebir a précisé que les trois femmes, relaxées par la justice libyenne en 2020, ont été arrêtées par les autorités tunisiennes pour vérifier si elles n’étaient pas recherchées par la justice. Il a ajouté que 17 enfants et 12 femmes demeurent actuellement en Libye et seront extradés prochainement vers la Tunisie. L’opération nécessite une préparation logistique du côté tunisien.

Dans le même contexte, Abdelkebir a fait savoir qu’entre 170 et 180 femmes et enfants se trouvent actuellement dans le camp des réfugiés « Hasaka » aux frontières syro-turques et d’autres en Irak.

Quel avenir pour les enfants ?

Le directeur général de l’enfance, Chokri Maatoug, a confié à JDD que les 5 enfants ont été internés dans l’une des institutions de protection de l’enfance à Tunis et qu’ils sont pris en charge par des psychologues.

Il a ajouté que l’Etat a pris en charge les enfants dont l’âge est entre 5 et 15 ans en attendant leur placement au sein de leur famille élargie. Ses enfants n’étant pas accompagnés par l’un de leur parent direct. Dans le cas contraire l’Etat continuera de prendre en charge les enfants en question dans l’un des centres d’accueil spécialisés.

Situation post-traumatique

De son côté l’expert en affaires de l’enfance et de la famille, Ibrahim Rayhani, a annoncé au JDD que les enfants issus des zones de conflit portent les stigmates de la guerre. Cela aura un impact psychologique post-traumatique causé par les scènes de violence.

Il a ajouté qu’une prise en charge psychologique est nécessaire pour ses enfants à cela s’ajoute leur rejet possible par la société et la famille élargie.