7e sommet du G5 Sahel

Le président français Emmanuel Macron a exhorté mardi 16 février les dirigeants ouest-africains à intensifier leurs efforts dans la lutte contre les extrémistes islamistes dans la région du Sahel, tant sur les fronts militaires que politiques, avec le soutien de la communauté internationale.

Macron a participé au 7e sommet du G5 Sahel via une visioconférence depuis Paris au 7e sommet tenu à N’Djamena, au Tchad, avec les dirigeants de la Mauritanie, du Mali, Burkina Faso, Tchad et du Niger.

L’objectif c’est de « donner une perspective aux populations du Sahel », en appelant à un « deuxième sursaut : celui du retour de la sécurité et des services aux populations.

Macron a déclaré que les opérations militaires devraient continuer à se concentrer sur la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, l’épicentre de la lutte contre les groupes djihadistes. Les militaires vont également cette année « essayer de neutraliser » des groupes liés à Al-Qaida, connus sous le nom de Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) et du Front de libération du Macina, a-t-il ajouté.

Le maintien des soldats français au niveau de la force Barkhane

La France dispose d’environ 5.100 soldats dans les cinq pays d’Afrique de l’Ouest déployés dans le cadre de la force Barkhane, ce qui représente la plus grande opération militaire du pays à l’étranger.

Les soldats français participent à des opérations en coopération avec une force régionale composée de troupes des cinq pays, qui a été lancée en 2017 avec le soutien des Nations unies, de l’Union africaine et de l’Union européenne.

Le président français a confirmé le maintien des soldats français dans les troupes de G5 Sahel.

« Des évolutions sans doute significatives seront apportées à notre dispositif militaire au Sahel en temps voulu mais elles n’interviendront pas dans l’immédiat. »

Il a appelé les dirigeants internationaux à apporter un soutien financier plus important à la coopération du « G5 Sahel », qui a besoin de 40 millions d’euros par an pour être opérationnelle. « Dès maintenant, nous devons accélérer le financement de la force conjointe », a-t-il déclaré.

Macron a également appelé à la reconstruction des mécanismes étatiques et à l’intensification des efforts pour soutenir la population civile et stimuler le développement dans la région. Il a vivement encouragé le président tchadien pour avoir envoyé 1.200 soldats à la zone des trois frontières entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

Il a salué les efforts déployés pour aider à stabiliser la région du Sahel. Pusieurs fonctionnaires européens et chefs d’organisations internationales ont participé au sommet par vidéoconférence.

G5 sahel, un avenir incertain

Les troupes françaises sont présentes dans la région du Sahel depuis 2013, date à laquelle elles sont intervenues au Mali pour expulser les rebelles extrémistes islamiques du pouvoir.

Depuis 2013, la France a déploré la mort de 55 soldats français au Sahel, dans les opérations Serval et Barkhane. La France avait l’intention de diminuer la présence de ses soldats au Sahel. Lors de ses traditionnels vœux aux armées, mardi 19 Février 2020, Macron a déclaré que les résultats réalisés combinés avec le soutien des partenaires européens permettront à la France de réduire l’effectif de ses soldats au Sahel.

Malgré les réalisations revendiquées, l’instabilité prend le dessous dans la zone de conflit notamment la zone dite trois frontières et les Djihadistes sont toujours présents, montrant une certaine résilience. Il est rarement qu’un jour passe sans une attaque terroriste, l’explosion d’une mine artisanale ou un attentat kamikaze causant des pertes en vies humaines.

Selon Acled, ONG spécialisée dans la collecte de données dans les zones de conflit, le nombre de morts civils suite à des attaques djihadistes a également augmenté de manière significative, avec plus de 2.000 morts en 2019 et 2020. Outre l’augmentation du nombre de victimes civiles, le nombre de réfugiés a atteint 1 million 200 mille et plus de 30 millions de personnes dans la sous-région souffrent d’un déficit alimentaire.