Le ministre du Commerce et du Développement des exportations Mohamed Boussaïd a organisé lundi 8 février 2021 une réunion de travail visant à examiner les moyens de lutter contre le commerce parallèle en ligne.
Le ministre a signalé que le commerce parallèle en ligne est en pleine expansion en Tunisie. Des pages sur les réseaux sociaux commercialisent des produits qui constituent un danger à la santé des citoyens. Il a souligné l’obligation de trouver les moyens pour faire face à ce phénomène en mettant en place les mesures adéquates pour encadrer le secteur du commerce électronique en collaboration avec les parties prenantes de ce domaine.
Boussaid a insisté sur la nécessité de la mise à jour du cadre juridique pour pouvoir faire face au développement exponentiel des technologies de l’information et de la communication. Les recommandations de cette réunion ont abouti à l’importance de l’équilibre entre l’encouragement des échanges commerciaux au niveau du marché local et à l’échelle internationale tout en respectant le cadre juridique qui organise le secteur du commerce et assure la protection du consommateur.
Le commerce électronique en Tunisie
La Tunisie occupe la 4ème position au niveau de l’Afrique et la 79ème à l’échelle internationale en e-commerce; les transactions en ligne ont atteint 166 millions de dinars selon l’indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur (B2C) de l’ONU publié le 10 décembre 2018. Ces chiffres démontrent que le commerce électronique en Tunisie est en pleine croissance et les petits commerçants ont de réelles opportunités leur permettant d’exploiter le potentiel élevé de ce canal.
Les réseaux sociaux restent dominants sur de nombreux aspects de la vie en Tunisie, en particulier pour les jeunes. Selon un rapport publié par l’agence digitale Medianet le 11 février 2020, le nombre des Tunisiens possédant un compte sur Facebook atteint 7.647.000 contre 2.113.000 sur Instagram. En termes de commerce électronique, les vendeurs informels exploitent de plus en plus les réseaux sociaux tels que Facebook et Instagram pour atteindre un plus large public de consommateurs, en offrant des produits variés et en acceptant le paiement à la livraison.
Des milliers de pages et groupes Facebook sont à la portée de tout le monde. Des groupes Facebook qui contiennent de centaines de milliers d’abonnés. Des offres toutes catégories confondues qui dépassent les 100 publications partagées quotidiennement sur certains groupes populaires sur Facebook.
L’accessibilité et la large diffusion des offres étalées sur les réseaux sociaux sans un cadre réglementaire régissant ces activités constitue un véritable danger à la santé et au bien-être des citoyens. Les médicaments vendus sans prescription médicale, les produits de contrefaçon, les objets volés et la promotion des services qui vont à l’encontre des droits de la propriété intellectuelle font partie intégrante des annonces sponsorisées sur les pages Facebook.
Le 6 mars 2020, la brigade de police judiciaire de Siliana, en coopération avec la brigade de police secours ont démantelé un réseau spécialisé dans l’arnaque sur les réseaux sociaux. Les exemples d’escroquerie et de contrefaçon sur les réseaux sociaux en Tunisie sont nombreux. Il est impérieux de tirer la sonnette d’alarme et d’inciter le gouvernement à intervenir et établir les mesures nécessaires pour protéger les consommateurs et faire face au commerce illicite en ligne qui ne cesse de s’amplifier.
Label de confiance du commerce électronique
Le label de confiance est un label national mis en place par les syndicats nationaux de commerce électronique et de vente à distance SEVAD, INC, ODC et du ministère tunisien du commerce. Il vise à superviser le développement du commerce électronique en Tunisie en aidant les consommateurs à effectuer des achats d’une manière sécurisée et à faciliter le processus de vente pour les commerçants en ligne qui veulent vendre leurs produits sur tout le territoire tunisien.
Selon M. Issam Essafi, fondateur du Bigdeal et Vice-Président de la SEVAD, le label de confiance pousse les sites labélisés à respecter un certain nombre de règles afin de garantir une expérience d’achat à la hauteur des attentes du consommateur.
Malgré les mesures entreprises pour lutter contre ce phénomène, le nombre de pages de vente en ligne ne cesse d’augmenter ces dernières années, et il est difficile de contrecarrer toutes ces transactions informelles. Les vendeurs œuvrant dans le commerce électronique illicite ont exploité l’absence d’encadrement et de réglementation de ce secteur précise le ministre du Commerce et du Développement des exportations